Trump «rêve d’avoir le Canada», selon Monique Jérôme-Forget
Yannick Beaudoin
La guerre tarifaire lancée officiellement par Donald Trump mardi est aussi majeure pour le Canada que la crise sanitaire de la COVID-19, soutient l’ex-ministre des Finances et ex-présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget, estimant que la manière dont répondront nos gouvernements est cruciale.
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«C’est clair que les États-Unis d’Amérique, ce ne sont plus nos amis», a-t-elle lancé en entrevue à LCN.
L’ancienne ministre libérale a indiqué que les gouvernements provinciaux et fédéral ont d’abord le devoir de rassurer la population et les entreprises. Ensuite, il faut planifier une démarche à long terme, clame Mme Jérôme-Forget.
«Les Américains n’ont pas été affectés actuellement. Quand le prix va augmenter des choses, les gens, on le sait, chez nous, l’inflation a beaucoup nui à M. Trudeau. Et l’inflation a beaucoup nui à M. Biden également. Lui qui a promis, il a promis d’aider les Américains, il a promis de baisser l’inflation, alors peut-être qu’à l’été, dans deux, trois mois, on aura une meilleure lecture des impacts», explique-t-elle.
Pour cette dernière, les intentions du président américain sont claires et ne sont surtout pas à prendre à la légère.
«Bien sûr, il veut que les entreprises déménagent aux États-Unis. Mais il adore Poutine. Il veut que Poutine reprenne l’Ukraine. C’est ça qu’il veut, dans le fond», affirme l’ancienne ministre du PLQ.
«Et là, lui rêve également d’avoir le Canada. Pour nos richesses naturelles, mais surtout pour le prestige d’avoir augmenté l’emphase de son territoire [...] Quand il parle toujours du gouverneur, le 51e gouverneur, nous, on prend ça à la légère. Je pense qu’il est beaucoup plus sérieux quand il parle comme ça», ajoute-t-elle.
Le Canada et les provinces devront adapter l’économie pour réduire notre dépendance aux États-Unis, estime Monique Jérôme-Forget.
En 2023, les exportations canadiennes vers les États-Unis ont dépassé les 600 milliards de dollars.
«Reprenez 25% de ça. Trump vient de mettre 150 milliards dans ses poches, parce que les tarifs, là, c’est une taxe. C’est une taxe que va collecter le gouvernement américain», clame l’ex-ministre des Finances.
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