Trump réclame 1 G$ à l’UCLA dans le bras de fer qui l’oppose aux universités «dévastées»
Agence QMI
L’administration Trump cherche à obtenir un règlement d’un milliard de dollars de la part de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) dans son offensive contre les universités américaines qu’il souhaite réformer.
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Il s’agit de la dernière initiative en date de la Maison-Blanche visant à influencer l’enseignement supérieur et à obtenir des concessions importantes de la part des universités américaines, selon des informations obtenues par CNN.
La semaine dernière, l’administration Trump a gelé des millions de dollars de financement destinés à l’UCLA.

Dans une lettre adressée cette semaine à la communauté universitaire, le recteur Julio Frenk a déclaré que 584 millions de dollars étaient «suspendus et menacés» et a mis en garde contre les conséquences «dévastatrices» que cela pourrait avoir sur la mission de recherche de l’établissement public.
Selon une source proche du dossier, les responsables de la prestigieuse université sont désormais de retour à la table des négociations et ont clairement indiqué qu’ils souhaitaient parvenir à un accord pour rétablir ce financement.
Proposition de dialogue
Le président de l’Université, James B. Milliken, a répondu vendredi après-midi à la proposition d’accord dans un communiqué, y déclarant que l’établissement examinait le document du ministère de la Justice, mais qualifiant le montant du règlement de «non négociable» et susceptible de «dévaster» l’UCLA.
«En début de semaine, nous avons proposé d’engager un dialogue de bonne foi avec le ministère afin de protéger l’Université et sa mission de recherche essentielle. En tant qu’université publique, nous sommes les gardiens des ressources des contribuables, et un paiement de cette ampleur dévasterait complètement le plus grand système universitaire public de notre pays, causant un préjudice considérable à nos étudiants et à tous les Californiens», a déclaré M. Milliken.
L’accord proposé par l’administration Trump, envoyé vendredi à l’Université et obtenu par CNN, exige que cette université publique verse au gouvernement fédéral 1 milliard de dollars en plusieurs versements, ainsi qu’un fonds d’indemnisation de 172 millions de dollars destiné aux personnes ayant été victimes de violations de la Loi sur les droits civiques, qui interdit la discrimination dans l’emploi fondé sur la race, la couleur de peau, la religion, le sexe ou l’origine nationale.
Si l’accord est accepté, il constituerait le plus important règlement jamais obtenu d’un établissement d’enseignement supérieur.
Il prévoit notamment la mise en place d’un contrôleur chargé de superviser l’Université, ainsi que d’un nouveau cadre supérieur qui se concentrera sur le respect des lois anti-discrimination.
Des conditions au financement
L’accord proposé interdit les manifestations nocturnes et demande à l’UCLA de réviser ses politiques et procédures en la matière.
Il exige également que l’UCLA supprime les bourses d’études fondées sur la race et l’origine ethnique, et qu’il fournisse les données relatives aux admissions au responsable du suivi de l’accord.
La proposition d’entente garantit des logements non mixtes pour les femmes sur le campus et garantit la reconnaissance des athlètes féminines dans les sports féminins.
L’hôpital et la faculté de médecine de l’UCLA devraient également cesser de dispenser des soins liés à l’affirmation de genre.
En contrepartie, le financement de l’Université serait rétabli et elle serait éligible à de futures subventions et à des contrats fédéraux.
L’administration Trump a pris pour cible l’UCLA, ainsi que d’autres établissements, dans le cadre de sa lutte contre l’antisémitisme présumé sur les campus.
L’établissement fait actuellement l’objet d’une enquête pour antisémitisme menée par le ministère de la Justice.
En mars, l’UCLA a lancé sa propre initiative de lutte contre l’antisémitisme et a réglé la semaine dernière un procès l’accusant d’avoir laissé des étudiants juifs être pris pour cible lors des manifestations propalestiniennes de 2024 sur le campus.