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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

La Turquie d’Erdogan, «amie» de Trump, au cœur du jeu diplomatique

MEGA/WENN
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AFP

2025-05-14T15:07:32Z
2025-05-14T16:08:31Z
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La Turquie déploie des efforts diplomatiques tous azimuts pour réunir à Istanbul la Russie et l’Ukraine, faciliter les négociations sur le nucléaire iranien et apaiser les relations de la Syrie avec les Occidentaux, encouragée par Donald Trump qui vante ses relations avec son «ami Erdogan». 

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Le président russe Vladimir Poutine a lui-même désigné Istanbul pour des négociations avec l’Ukraine jeudi, trois ans après de précédents pourparlers directs chez ce membre de l’OTAN, aux premières semaines de l’invasion de l’Ukraine.

En parallèle, les ministres des Affaires étrangères de l’OTAN sont réunis depuis mercredi à Antalya, dans le sud de la Turquie, avant une nouvelle série de pourparlers sur le nucléaire entre l’Iran, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne prévue vendredi à Istanbul.

«Notre pays est devenu l’un des cœurs battants de la diplomatie de la paix», a lancé M. Erdogan mercredi devant les députés de son parti, après avoir participé en ligne dans la matinée à une rencontre entre Donald Trump et le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, à Ryad.

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Selon les analystes, la connexion personnelle entre Erdogan et Trump renforce la place de la Turquie dans le jeu diplomatique mondial.

«Trump semble aimer Erdogan et avoir une affection particulière pour lui», explique à l’AFP Max Abrahms, professeur de relations internationales, pour qui Washington bénéficie géopolitiquement de ses «relations étroites» avec Ankara.

«Hâte de travailler avec Erdogan»

À l’issue d’une conversation téléphonique la semaine passée, Donald Trump a dit avoir «hâte de travailler avec le président Erdogan pour mettre fin à la guerre, ridicule, mais meurtrière, entre la Russie et l’Ukraine».

M. Erdogan a multiplié les contacts diplomatiques le week-end dernier, s’entretenant par téléphone dimanche avec Vladimir Poutine et le président français Emmanuel Macron, qui s’était rendu à Kiev avec les dirigeants allemand, britannique et polonais.

Le même jour, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmait qu’il «attendrait» son homologue russe Vladimir Poutine jeudi en Turquie... mais le Kremlin n’avait toujours pas indiqué mercredi en fin de journée s’il comptait envoyer une délégation à Istanbul.

Donald Trump, qui a annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie après en avoir discuté avec Recep Tayyip Erdogan, s’est dit prêt à se rendre en Turquie jeudi si Poutine s’y rend aussi.

«Il aime Erdogan»

Pour Aaron Stein, directeur du Foreign Policy Research Institute (États-Unis), Ankara est «bénéficiaire» de sa relation avec Donald Trump.

«C’est lui (Trump) qui a forcé la tenue de discussions en faveur d’un cessez-le-feu et a (proposé) un lieu, en Turquie ou en Arabie saoudite, pour tenir des pourparlers», explique-t-il à l’AFP.

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«Trump le dit aussi clairement : il aime Erdogan», souligne M. Stein.

Un responsable turc a confirmé sous couvert d’anonymat à l’AFP les rapports chaleureux entre les deux dirigeants, précisant cependant que «c’est Trump qui détermine le degré de cette convivialité».

«Les dernières déclarations de Trump ont porté leur relation à un niveau plus sincère. Les deux dirigeants abordent les sujets dans une perspective gagnant-gagnant», selon ce responsable.

«Épicentre de la diplomatie»

Pour Nigar Göksel, du centre de réflexion International Crisis Group (ICG), la Turquie bénéficie aussi de son positionnement géographique et géopolitique.

«Le secteur turc de la défense, qui est en plein essor, a également accru sa marge de manœuvre», estime l’experte.

Depuis trois ans, la Turquie est parvenue à maintenir de bonnes relations avec l’Ukraine et la Russie, en fournissant des drones à Kiev sans se joindre aux sanctions occidentales visant Moscou.

«Ces succès renforcent la stature internationale de la Turquie, et sont populaires au plan national, ce qui sert les intérêts politiques du gouvernement», déclare Mme Göksel à l’AFP.

Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Andriï Sybiga, qui s’est entretenu mercredi avec son homologue turc Hakan Fidan à Antalya, a salué les efforts de la Turquie.

«L’épicentre de la diplomatie mondiale est désormais en Turquie, qui joue un rôle actif de médiation. Nous sommes reconnaissants», a-t-il écrit sur X.

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