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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Trump piégé à son jeu des complots

Aujourd’hui, c’est Trump qui supplie le peuple de croire au système

Photo tirée de X
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Photo portrait de Mario Dumont

Mario Dumont

2025-07-22T15:30:00Z
2025-07-23T04:00:00Z
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Depuis qu’il est en politique, Donald Trump a butiné abondamment dans le jeu des complotistes. Évidemment, les millions d’électeurs pro-Trump ne sont pas tous complotistes, en revanche, c’est assez vrai que la quasi-totalité des complotistes soutient Donald Trump. 

Il y a des théories obscures que Trump a encouragées, d’autres qu’il a laissées courir. Les pédophiles satanistes, les institutions toutes corrompues, la pandémie inventée par des élites mondialistes, beaucoup d’idées saugrenues ont circulé avec l’aide des réseaux sociaux, et des pro-Trump n’étaient pas loin derrière.

Donald Trump a même créé son propre complot: l’élection volée de 2020. Même si des témoignages de proches nous confirment qu’il dit le contraire en privé, sur la place publique, il continue de soutenir cette thèse.

Epstein 

Et voici qu’arrive l’affaire Epstein. Le richissime homme d’affaires new-yorkais qui aurait mis en place un système d’exploitation de jeunes filles. Le gars qui avait plusieurs noms prestigieux sur sa liste de clients et d’invités spéciaux à son île privée. Selon la version des autorités, Epstein s’est enlevé la vie en prison en août 2019. Il n’a jamais vidé son sac. La liste des noms n’est jamais sortie.

Dans le mouvement MAGA, on avait la conviction que la vérité n’émergerait jamais sous Biden puisqu’il y avait de gros noms démocrates à protéger. Or voilà que c’est maintenant Trump qui occupe la Maison-Blanche alors qu’une succession d’événements ranime l’affaire Epstein.

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D’abord, un Elon Musk furieux affirme que les dossiers Epstein ne sont pas publiés parce qu’on y retrouverait le nom du président. Quelques jours plus tard, le département de la Justice publie un mémo indiquant qu’il n’y a rien dans ce dossier.

Conclusion simple: aucune « liste secrète » de clients d’Epstein n’a été trouvée, aucune preuve de meurtres ou de chantage, la mort d’Epstein était bien due à un suicide en cellule. Conclusion si blanche immaculée qu’elle a alimenté la méfiance et le cynisme.

Crise de confiance 

Puis, le Wall Street Journal évoque une lettre compromettante qu’aurait envoyée Trump à Epstein pour ses 50 ans. Trump nie avec l’énergie du désespoir et entreprend des poursuites spectaculaires contre le journal et son propriétaire.

Le problème, c’est que Trump se retrouve maintenant dans le camp de ceux qui disent: « il n’y a aucun complot, faisons donc confiance aux institutions.» Oups! Ce n’est pas ce que sa base veut entendre! Selon un récent sondage, 69% des Américains croient que l’Administration leur cache des choses. Contre 6% qui ont confiance et disent le contraire.

Pendant ce temps, les témoignages reliant Epstein et Trump se multiplient. Une ex-conjointe d’Epstein affirmait cette semaine à CNN que Trump n’était pas un copain ordinaire. Elle se souvient qu’il était son meilleur ami, qu’il parlait constamment de Donald.

Trump promet la publication de tous les documents, il tente de rassurer sa base. Mais pour l’instant, il s’embourbe, comme piégé à son propre jeu. À moins qu’il ait vraiment quelque chose à cacher...

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