Trump ira-t-il en guerre contre l’Iran? «Pour lui, c’est un peu comme franchir le Rubicon»

Samuel Roberge
Donald Trump a promis durant sa campagne électorale qu’il mettrait fin aux conflits, que ce soit en Ukraine ou à Gaza. Pourtant, il semble aujourd’hui sur le point de s’engager dans un engrenage militaire avec l’Iran – un conflit qui pourrait devenir le plus important pour les États-Unis depuis l’invasion de l’Irak en 2003.
• À lire aussi: Guerre au Moyen-Orient: le Canada offrira des vols commerciaux pour ceux qui veulent quitter la région
• À lire aussi: Si Khamenei disparaît, qui prendra la suite?
• À lire aussi: Plans militaires contre l’Iran approuvés? Donald Trump répond au «Wall Street Journal»
• À lire aussi: Iran-Israël: Moscou «met en garde» Washington contre toute «intervention militaire»
«Donald Trump, pour lui, c’est un peu comme de franchir le Rubicon», illustre le consultant en politique étrangère et grand reporter au Moyen-Orient, Olivier Ravanello, en entrevue à l’émission de Mario Dumont jeudi. «Il s’est fait élire en expliquant aux Américains qu’ils ne feraient jamais la guerre. On a même entendu à un moment donné qu’il ambitionnait d’avoir le prix Nobel de la paix.»
S’impliquer directement dans l’affrontement entre l’Iran et Israël irait à l’encontre des attentes d’une grande partie de l’électorat de Trump. Ce serait aussi exposer davantage les États-Unis à des représailles iraniennes, que ce soit contre leurs bases militaires au Moyen-Orient ou par des attentats terroristes sur leur territoire, menés par des groupes soutenus par Téhéran, selon lui.
Israël, de son côté, aurait offert à Trump ce que M. Ravanello décrit comme une occasion «qui ne se présente qu’une fois par siècle ou par demi-siècle» pour détruire les capacités nucléaires de l’Iran et renverser le régime des mollahs. Mais encore faut-il se demander si le jeu en vaut la chandelle.
«L’histoire récente a montré que, que ce soit en Irak, en Syrie ou [même en Libye] avec Kadhafi – un régime déjà affaibli, corrompu – renverser un régime n’a jamais permis de construire quoi que ce soit derrière», explique-t-il. «La guerre en Irak a ouvert quinze ans d’instabilité, ça a créé l’État islamique. [...] De se dire que de participer à une nouvelle opération pour renverser un régime, déjà parvenir à renverser le régime iranien, c’est loin d’être simple, et quand bien même il tomberait un peu en morceaux, [vers] où est-ce que tout cela emporte la région? On n’en sait rien.»