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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Trump et l’indépendance: le PQ devrait s’inspirer du Groenland

Le Groenland utilise la menace d’annexion pour mousser son indépendance

Photo d'archives, AGENCE QMI
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Photo portrait de Emmanuelle Latraverse

Emmanuelle Latraverse

2025-02-10T20:30:00Z
2025-02-10T20:32:32Z
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La douche est glaciale pour le mouvement indépendantiste québécois: chute brutale de 7%, appui à la souveraineté à son plus bas niveau en 5 ans. L’effet Trump frappe, et il frappe fort.

Pourtant, il faut voir comment le Groenland a transformé la menace en levier face au Danemark. Face aux velléités d’annexion de Trump, l’île arctique ne recule pas – elle y voit une occasion de raviver sa quête d’indépendance.

Une leçon que le Parti Québécois gagnerait à méditer plutôt que de jouer le jeu du nouveau locataire de la Maison-Blanche.

Le Canada, un bouclier de papier

Les uns expliquent le recul de l’option souverainiste par un élan de solidarité envers le Canada face à un ennemi commun. C’est oublier que c’est précisément la politique «postnationale» de Trudeau qui a fragilisé le Canada: frontières poreuses, désintérêt flagrant pour la sécurité nationale, abandon virtuel de l’Arctique...

Le PQ semble plus enclin à amadouer le géant américain. Il parle de se «mettre en mode solution», d’obtempérer – autant de formules qui masquent mal une capitulation face aux diktats de Trump.

Force

Le Groenland, lui, offre une master class sur «The Art of the Deal».

«Trump a beaucoup fait pour le mouvement indépendantiste», explique le député et ancien ministre Pele Broberg à Euronews. Pas question de se faire annexer, mais plutôt de faire valoir les atouts stratégiques de l’île: position géographique unique, richesses minérales critiques et potentiel énergétique colossal.

Certes, le Québec n’est pas le Groenland. Mais il possède aussi son lot de richesses naturelles dont les Américains ont besoin.

En inscrivant son discours dans la logique canadienne dominante, Paul St-Pierre Plamondon donne raison à ceux qui plaident que le Québec n’a pas le luxe de l’indépendance. Il est là, son grand défi: convaincre qu’un Québec pays saurait prospérer.

Ça commence par plaider que le Québec n’a pas à faire les frais des échecs du Canada.

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