Trump et Harris multiplient les attaques en fin de campagne
AFP
Kamala Harris et Donald Trump abordent samedi, pied au plancher, leur dernière fin de semaine de campagne d’une élection présidentielle américaine hors normes, au résultat imprévisible et attendu dans le monde entier.
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La vice-présidente démocrate, qui pourrait être la première femme présidente des États-Unis, et le milliardaire républicain, qui rêve lui de retourner à la Maison-Blanche, sont en pleine escalade verbale.
Le climat est particulièrement électrique, avec une controverse politico-médiatique par jour et des craintes de violences après le 5 novembre, surtout si le résultat est extrêmement serré comme le pronostiquent tous les sondages.
Cette fin de semaine, Kamala Harris sera de nouveau dans les États clés qui vont décider du sort de l’élection de mardi. En Georgie (sud), en Caroline du Nord (sud-est) et au Michigan (nord), elle tentera de convaincre les derniers indécis qu’elle est l’«antidote» à l’ancien président républicain, comme l’a dit vendredi son colistier Tim Walz.
Vendredi soir, lors de trois rassemblements de suite dans le Wisconsin, autre État crucial de la région des Grands Lacs, elle a invité les Américains à «tourner la page d’une décennie de Donald Trump» qui a bouleversé la démocratie américaine et «nous a épuisés».
De son côté, le tribun populiste, à la rhétorique de plus en plus autoritaire, condamné et inculpé dans nombre d’affaires au pénal et au civil, se rend à des rassemblements de campagne samedi, en Virginie et en Caroline du Nord.
Il devrait encore dépeindre un tableau noir des États-Unis, qui seraient «occupés» par des millions de migrants clandestins, des «criminels» qu’il a promis d’expulser.
Des manifestations de femmes sont organisées samedi dans plusieurs villes américaines, alors que la défense du droit à l’avortement a été au cœur de la campagne et que les démocrates comptent sur leurs voix.
Samedi matin à Fox News, l’ancien président s’en est pris à une publicité électorale montrant des femmes en train de voter pour Kamala Harris sans apparemment le dire à leur mari.
«Pouvez-vous imaginer une femme ne pas dire à son mari pour qui elle vote?», s’est offusqué Donald Trump. «C’est ridicule.»
Il a par ailleurs qualifié les chiffres de l’emploi – publiés la veille et moins bons qu’espérés – de «cadeau» pour sa campagne, même si les experts pointent une fluctuation temporaire.
Vendredi dans le Michigan, le milliardaire avait accusé l’administration de Joe Biden et de Kamala Harris d’avoir failli économiquement.
Il a prédit une «dépression du genre de 1929» si sa rivale est élue.
Pour l’ex-président conservateur, sa rivale «déteste» les Américains, tandis que selon l’actuelle vice-présidente qui fait campagne au centre, son adversaire est «instable et obsédé par la revanche» de l’élection de 2020 qu’il n’a jamais reconnu avoir perdue.
Jusqu’au dernier jour, la vice-présidente de 60 ans et l’ancien président de 78 ans seront en campagne: lundi soir, elle sera à Philadelphie dans l’État crucial de Pennsylvanie et lui à Grand Rapids dans le Michigan.
L’élection est mardi, jour non chômé aux États-Unis, et plus de 72 millions d’Américains ont déjà, de manière anticipée, posté ou glissé dans des urnes leurs bulletins.
La campagne 2024, scrutée dans le monde entier et notamment en Europe et au Proche-Orient, a été hors du commun: en l’espace de quelques semaines cet été, le président Joe Biden, 81 ans, a jeté l’éponge et laissé la place à Mme Harris tandis que M. Trump a été la cible de deux tentatives d’assassinat.
Depuis, les deux adversaires font tout pour séduire les femmes, les jeunes et les électorats afro-américains, arabo-musulmans et latino-américains.
Mme Harris a obtenu nombre de soutiens de milieux économiques et politiques – y compris d’anciens dirigeants républicains – ainsi que de supervedettes du cinéma, de la musique et du sport, comme ces jours-ci Cardi B, Beyoncé, Bruce Springsteen, Jennifer Lopez et LeBron James.
Et samedi, l’ancienne première dame, l’ultra-populaire Michelle Obama, sera en campagne à Philadelphie, avec la chanteuse Alicia Keys.
L’élection de mardi pourrait être si serrée, dans un pays politiquement fracturé, qu’il faudra peut-être des jours avant un résultat national définitif.
L’entourage de Donald Trump a déjà commencé à alimenter des rumeurs d’irrégularités, voire de «tricheries», commises lors d’opérations de vote.