Trump dit s'attendre à une rencontre «constructive» avec Poutine

AFP
Donald Trump a dit lundi espérer une discussion «constructive» vendredi avec Vladimir Poutine en Alaska, tout en se disant «contrarié» du rejet de concessions territoriales par Volodymyr Zelensky.
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«Je vais m’entretenir avec Vladimir Poutine et je vais lui dire +Vous devez mettre fin à cette guerre+», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, ajoutant : «J’aimerais voir un cessez-le-feu très, très rapidement».
«Je pense que cela va bien se passer, mais cela pourrait mal se passer», a aussi lancé le président américain.
Il a jugé «très respectueux» de la part de son homologue russe de venir pour ce sommet sur le sol américain.
Le républicain de 79 ans, qui a rompu avec la ligne de soutien sans faille à l’Ukraine de son prédécesseur Joe Biden, s’est dit «un peu contrarié que Zelensky dise +je dois avoir une autorisation constitutionnelle+» pour céder des territoires.
«Il a obtenu l’autorisation d’entrer en guerre et de tuer tout le monde, mais il a besoin d’une autorisation pour procéder à un échange de territoires ?», a demandé Donald Trump. «Car il y aura des échanges de territoires.»
Le président ukrainien avait averti samedi : «Toute décision qui serait prise contre nous, toute décision qui serait prise sans l’Ukraine, serait une décision contre la paix». «Les Ukrainiens n’abandonneront pas leur terre aux occupants», avait-il ajouté.
L’armée russe occupe actuellement environ 20 % du territoire ukrainien.
«Bonne chance»
«Au bout du compte je vais les mettre tous deux (ndlr: Zelensky et Poutine) dans une pièce, j’y serai ou je n’y serai pas, et je pense que cela va se régler», a aussi dit Donald Trump.
Le président américain a fait savoir qu’il contacterait immédiatement Volodymry Zelensky ainsi que les dirigeants européens après l’entrevue très attendue de vendredi.
Mais il a aussi laissé entendre, et ce n’est pas la première fois, qu’il pourrait aussi se désengager totalement.
«Peut-être que je dirai +Bonne chance, continuez à vous battre+. Ou peut-être que je dirai +Nous pouvons trouver un accord», a-t-il lancé.
Il a rappelé qu’il avait été «déçu» par Vladimir Poutine récemment, à cause de frappes russes meurtrières contre l’Ukraine, mais n’a pas réitéré les attaques très virulentes qu’il a pu lancer contre le président russe via son réseau Truth Social.
Le lieu exact du sommet de vendredi, première entrevue en personne entre Donald Trump et Vladimir Zelensky depuis 2019, mais qui fait suite à plusieurs conversations téléphoniques depuis le retour au pouvoir du républicain en janvier, n’a pas encore été rendu public.
Lapsus
Par deux fois, dans un lapsus, le président américain a dit qu’il se rendait vendredi «en Russie», et non en Alaska, ce vaste État américain du nord-ouest acheté à la Russie au XIXe siècle.
Le dernier sommet entre un président américain et un président russe avait eu lieu à Genève en juin 2021. La rencontre entre le démocrate Joe Biden et Vladimir Poutine avait été glaciale.
Donald Trump a plusieurs fois assuré qu’il pourrait mettre fin rapidement à la guerre déclenchée par l’invasion russe de 2022.
Le président américain, qui refuse de faire porter à Moscou la responsabilité du conflit, a commencé en début d’année par adopter une position très dure envers l’Ukraine.
Il a remis en cause le soutien militaire américain et rudoyé Volodymyr Zelensky en public pendant une mémorable entrevue à la Maison-Blanche.
Donald Trump a récemment davantage dirigé son impatience contre Vladimir Poutine, qu’il se targue de connaître et comprendre mieux que quiconque.