Trump dit qu'il «adorerait» envoyer des criminels américains dans une prison du Salvador
AFP
Donald Trump a réaffirmé qu'il «adorerait» envoyer des citoyens américains ayant commis des crimes dans une prison du Salvador, selon un extrait d'interview paru mardi, une nouvelle escalade dans sa volonté apparente de tester les limites des droits fondamentaux aux États-Unis.
• À lire aussi: Une juge suspend la décision de Trump de révoquer le statut légal de 532 000 immigrés
• À lire aussi: Rencontre avec le président salvadorien: main dans la main contre les gangs
• À lire aussi: L'administration Trump refuse de livrer à la justice des informations sur un Salvadorien expulsé à tort
«Ceux qui ont grandi (ici) et quelque chose a mal tourné et ils frappent les gens sur la tête avec une batte de baseball et ils poussent les gens dans les métros juste avant que le train n'arrive - on examine ça, et on veut faire ça. J'adorerais faire ça», a déclaré le président américain à la chaîne hispanophone Fox Deportes.
Il avait déjà évoqué lundi cette idée lors d'une rencontre à la Maison-Blanche avec son homologue du Salvador, Nayib Bukele.
«Nous avons aussi des criminels de chez nous (...). J'aimerais les inclure dans le groupe pour les renvoyer du pays», avait affirmé Donald Trump.
Nayib Bukele a déjà accepté que plus de 250 personnes expulsées mi-mars des États-Unis soient incarcérées au Salvador, dans le gigantesque centre de confinement du terrorisme (Cecot), prison qu'il a fait construire dans le cadre de sa guerre contre les gangs.
Interrogée, l'administration Trump a dit étudier si une telle mesure serait légale ou non.
«Il s'agit d'une question juridique que le président est en train d'examiner», a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt.
«Si elle est légale, il ne l'envisagerait que pour des Américains qui sont les pires criminels récidivistes et que personne dans cette salle ne veut voir habiter dans son quartier», a-t-elle lancé aux journalistes.
La mesure serait «de manière assez évidente illégale et anticonstitutionnelle», a déclaré à NBC News Ilya Somin, professeur de droit à l'université George Mason, près de Washington.
Pour Stephen Yale-Loehr, expert en droit de l'immigration et ancien professeur à l'université Cornell, «quand des citoyens américains sont reconnus coupables d'un crime, ils purgent leur peine dans une prison locale ou fédérale, et ensuite ils sont libérés».
«Ils ne sont pas censés être expulsés», a-t-il déclaré au magazine Time.
Le président salvadorien de 43 ans est salué dans son pays pour sa répression contre le crime, avec des dizaines de milliers de suspects envoyés au Cecot, considéré comme la plus grande prison d'Amérique latine.
Mais si la criminalité s'est effondrée au Salvador, ses méthodes sont pointées du doigt par plusieurs ONG, qui dénoncent détentions arbitraires, mauvais traitements, cas de torture et même des décès dans les prisons.