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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Trump attaque le «New York Times» en diffamation pour 15 milliards $ US

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AFP

2025-09-16T06:39:21Z
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Donald Trump a annoncé poursuivre le New York Times en diffamation, réclamant au quotidien la somme astronomique de 15 milliards $ US, qui dénonce en retour «une tentative de museler et de décourager le journalisme indépendant».

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«Le New York Times a été autorisé à mentir, à calomnier et à me diffamer librement pendant beaucoup trop longtemps, et cela s’arrête MAINTENANT!» a écrit dans la nuit de lundi à mardi le président américain dans Truth Social, ajoutant que l’affaire serait jugée en Floride (sud-est).

«Cette action en justice est dénuée de fondement», a réagi le plus célèbre des quotidiens américains. «Elle ne repose sur aucune revendication juridique légitime et vise uniquement à museler et à décourager le journalisme indépendant».

«Le New York Times ne se laissera pas intimider par de telles tactiques. Nous continuerons à rechercher la vérité sans crainte ni favoritisme et à défendre le droit, garanti par le premier amendement, des journalistes à poser des questions au nom du peuple américain», poursuit le quotidien dans un communiqué.

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Pour justifier ce nouvel épisode contre les grands médias du pays, qu’il accuse régulièrement d’être partisans et de relayer de fausses informations contre lui, Donald Trump reproche au journal d’être engagé «depuis des décennies» contre lui, sa «famille» et ses «affaires».

Dans la plainte de 85 pages qui vise le quotidien et quatre de ses journalistes, ainsi qu’une maison d’édition qui a publié deux d’entre eux, Donald Trump attaque un «livre désobligeant» sur l’origine de sa fortune et «trois articles faux, malveillants, diffamatoires et désobligeants».

Quotidien de centre-gauche

Ces articles ont été rédigés «avec une véritable malveillance, calculée pour [lui] infliger un maximum de dégâts», y affirme-t-il.

Le président républicain avait menacé la semaine dernière de porter plainte contre le quotidien new-yorkais après la publication d’articles consacrés à une lettre d’anniversaire, à la tonalité salace, attribuée à Trump et adressée en 2003 à l’homme d’affaires Jeffrey Epstein, retrouvé mort en 2019 dans sa cellule après des accusations de violences sexuelles.

Le chef de l’État avait assuré que la signature figurant sur cette lettre n’était pas la sienne.

Mais le New York Times avait maintenu sa version, publiant en particulier plusieurs lettres signées de l’homme d’affaires à la fin des années 1990 ou au début des années 2000, avec des signatures portant une grande ressemblance avec celle figurant sur la lettre de 2003.

Donald Trump n’en est pas à sa première plainte contre des médias qu’il estime hostiles.

En juillet, il avait réclamé au moins dix milliards de dollars pour diffamation au Wall Street Journal qui, le premier, avait révélé l’existence de cette lettre à Jeffrey Epstein.

Le milliardaire républicain a également menacé les chaînes d’information ABC et NBC de les priver de leur autorisation d’émettre, à cause d’une couverture prétendument biaisée contre lui.

Ces chaînes sont «une branche du Parti démocrate et devraient, selon beaucoup, voir leurs licences révoquées», avait-il estimé.

Fondé en 1851, le New York Times, dont la ligne éditoriale le place au centre-gauche de l’échiquier politique américain, est l’un des grands quotidiens de référence aux États-Unis. Il se distingue par ses enquêtes, son journalisme d’investigation et sa couverture internationale étendue. Il a remporté plus de 130 prix Pulitzer, un record absolu.

Il avait invité ses lecteurs à voter pour Kamala Harris à l’élection présidentielle, face à Donald Trump.

Après avoir traversé une crise dans les années 2000, le New York Times a trouvé un modèle économique rentable grâce à ses abonnements numériques. En 2024, il a dégagé un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards $ US.

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