Trump 1er et l’avenir de l’empire américain
Normand Lester
Assis dans le Bureau ovale, Trump a cru bon d'affirmer ne pas être un dictateur, après avoir déclaré la semaine dernière que les Américains aimeraient peut-être en avoir un. Alors, quel genre de potentat est-il? Il ne voudrait pas être un roi. Pas assez impressionnant! Un empereur serait préférable. On l’accuse d’ailleurs d’être en train de créer une présidence impériale.
Ce qui est inquiétant – il faut le souligner –, c’est qu’il représente la volonté d’une grande partie des Américains: 77 284 118 d’entre eux, soit 49,8% des électeurs, ont voté pour cet individu mentalement troublé.
Le pouvoir avec l’appui de l’armée
Il impose un gouvernement impérial aux États-Unis. Et il compte sur l’armée pour l’appuyer même si un juge a déclaré illégal son déploiement des Marines et des gardes nationaux à Los Angeles.
Après Los Angeles et Washington, Trump a l’intention d’envoyer des troupes à Chicago, Baltimore, San Francisco, Boston et New York, les villes démocrates les plus susceptibles de lui résister.
Son biographe, Michael Wolff, a révélé au Daily Beast que lors du défilé militaire à Washington le jour de son 79e anniversaire, qui coïncidait avec le 250e anniversaire de l’armée, Trump, furieux a «rabroué» son secrétaire à la Défense Hegseth parce que les troupes ne paraissaient pas assez menaçantes.
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Le mépris de Trump pour les lois et les institutions américaines sont flagrants. Cet individu malfaisant assoiffé de pouvoir s’attaque à toute institution ou personne qui lui barre la route: les médias, les tribunaux, les universités, les fonctionnaires fédéraux, les hauts responsables de l’armée et des services de renseignement.
Jour après jour, il détruit les «checks and balance» de la Constitution américaine. Pour Trump, la séparation des pouvoirs doit être abolie. Toute autorité doit émaner d’un seul homme: lui-même. Son vice-président, J.D. Vance, le justifie en affirmant qu'il incarne la volonté du peuple.
Trump, Poutine, Xi Jinping et Kim Jong-un
Trump 1er, protecteur et «prophète choisi», se veut l’incarnation du renouveau national: Make America great again. Il est fier de sa façon impudente et vantarde de gouverner. Il aspire au pouvoir absolu comme Poutine, Xi Jinping et Kim Jong-un. La monarchie impériale américaine sera «trumpéteuse» avec toute la folie, les stupidités et les errements que cela implique.
Le problème ne concerne pas seulement Trump, mais le système politique et la culture américaine qui ont rendu Trump possible. Et le pays est si profondément divisé qu’on ne voit pas comment il pourrait se réformer.
Même si Trump n’est pas réélu et ne peut obtenir un troisième mandat, la normalité ne reviendra pas de sitôt aux États-Unis. Le Québec et le Canada doivent se préparer à long terme au pire.