Trudeau défend la décision d'envoyer les turbines
Raphaël Pirro | Agence QMI
Justin Trudeau a défendu la décision de son gouvernement de renvoyer en Allemagne des turbines appartenant au géant russe Gazprom, faisant fi de la colère de Kyïv et des sanctions de l’OTAN imposées contre la Russie.
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«Soyons clairs avec ce qu’il se passe : la Russie choisit d’instrumentaliser la politique énergétique comme manière de poursuivre son attaque contre l’Ukraine, mais aussi pour diviser les alliés occidentaux entre nous, en plus de miner l’opinion publique en faveur du soutien pour l’Ukraine et contre la Russie», a déclaré M. Trudeau lors d’un point de presse mardi.
Ottawa a annoncé sa décision la semaine dernière, appuyé dans sa démarche par la Maison-Blanche et par la Commission européenne.
À l’opposé, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait dénoncé dans des mots forts la décision du Canada.
«La décision de l'exception aux sanctions sera perçue à Moscou exclusivement comme un signe de faiblesse.
C'est la logique du gouvernement russe», avait-il dit dans un vidéo diffusé la semaine dernière.
M. Zelensky s’est entretenu avec M. Trudeau dimanche dernier.
L’Allemagne, devenue quasi-dépendante du gaz russe au cours de la dernière décennie, est actuellement aux prises avec un approvisionnement instable en énergie.
Le gouvernement craint que la crise énergétique ne déborde en crise sociale.
L’entreprise Gazprom a fait chuter de 60 % ses exportations de gaz vers l’Europe la semaine dernière, invoquant «l’état de force majeure» en raison de l’absence de turbine, ce qui lui permet de se libérer de ses obligations contractuelles.
Gazprom avait confié à Siemens la réparation de ses turbines. Celles-ci ont été réparées dans l’usine montréalaise du groupe allemand.
L’ancien conseiller principal de Justin Trudeau, Gerald Butts, a indiqué sur Twitter que la décision a «clairement» été prise par «l’alliance au complet», c’est-à-dire par l’OTAN, et non seulement pas le Canada de manière isolée.
Les partis d’opposition à Ottawa ont tous fait savoir leur opposition au renvoi des turbines.