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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Trouver une porte de sortie à Poutine?

Photo d'archives, AFP
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Photo portrait de Loïc Tassé

Loïc Tassé

2022-03-09T09:00:00Z
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Est-il possible de stopper la guerre en Ukraine ? Vladimir Poutine pourrait-il reculer, s’il réussissait à sauver la face ? Après tout, cette guerre coûte beaucoup plus cher qu’anticipé et Poutine ne pourra pas en sortir gagnant à long terme.

Ou bien vouloir mettre fin à cette guerre pacifiquement équivaut-il à tenter de renflouer le Titanic pendant qu’il coule ?

Les options pour arrêter la guerre sont malheureusement limitées et peu praticables. Pourtant, si la France et l’Allemagne sont parvenues à devenir d’excellents partenaires après une guerre horrible, pourquoi la même chose ne pourrait-elle pas arriver à la Russie et à l’Ukraine ?

Il est vrai qu’il a fallu des décennies pour construire la confiance entre la France et l’Allemagne. Cette confiance s’est développée grâce à des accords économiques et grâce à la Pax Americana.

Il est évident que les États-Unis seuls ne peuvent pas faire régner la paix autour de l’Ukraine. Et la Russie ne fait plus confiance à Washington. 

Par contre, les dirigeants russes ont confiance en Pékin. 

  • Écoutez l'édito de Loïc Tassé à l'émission de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 8 h via QUB radio :  

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Tandem Washington-Pékin

Il faudrait donc que la Chine et les États-Unis agissent en tandem pour réclamer la paix. 

Comme l’Europe est directement visée par ce conflit, la France et l’Allemagne devraient aussi s’asseoir à la table de négociations. La France, pour rassurer les pays d’Europe de l’Ouest, l’Allemagne, parce qu’elle est proche de plusieurs pays d’Europe de l’Est.

Que pourraient décider ces pays tous ensemble ? D’un vaste plan de relance économique pour la Russie et pour l’Ukraine ; d’une coopération énergétique ; de garanties de sécurité aux frontières.

En contrepartie, Vladimir Poutine devrait démissionner. De véritables élections seraient déclenchées en Ukraine et en Russie. En contre-partie aussi, le Donbass et la Crimée seraient réintégrés à l’Ukraine, mais avec une grande autonomie.

Malheureusement, ce genre de solution idéaliste est impraticable. 

Haine et talon d’Achille

La haine des Ukrainiens contre Poutine est trop forte et ce dernier risque d’être réclamé par la justice internationale pour crimes de guerre.

Poutine est trop imbu de lui-même, trop convaincu de son bon droit, trop accro au pouvoir et à la richesse pour accepter le moindre recul.

Pour faire reculer Poutine, il faudrait que la Chine et les États-Unis agissent de concert et que les deux pays menacent Poutine de représailles. Ceci n’est pas complètement exclu, mais la relation conflictuelle et complexe entre les deux pays est difficile à conduire. 

Le talon d’Achille de Poutine est son opinion publique. Les Russes ne savent pas ce qui se passe en Ukraine. Ils ignorent que leur armée y perpètre des crimes de guerre. Ils ne savent pas que Volodymyr Zelensky n’est pas un nazi. 

À bien y penser, la meilleure façon de mettre rapidement fin à la guerre n’est pas de sauver la face de Poutine, mais au contraire, que la Chine et les États-Unis s’entendent pour la lui faire perdre auprès des Russes. Les deux pays peuvent certainement percer le mur de la propagande russe sur l’Ukraine. La Chine pourrait d’ailleurs s’entraîner sur sa propre population.

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