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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Une locataire préfèrerait «dormir sous un pont» que se départir de son chien

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TVA Nouvelles

2023-03-09T18:25:49Z
2023-03-09T23:39:55Z
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Québec solidaire déposera sous peu un projet de loi pour empêcher les propriétaires d'interdire les animaux de compagnie dans les logements locatifs. L’enjeu touche un bon nombre de locataires. 

Certains traversent même des moments d'angoisse lors de leur processus de recherche de logis. Une centaine de personnes ont écrit à TVA Nouvelles qu’elles sont «désespérées» de dénicher un logement permettant les animaux de compagnie. 

Certains confient même que leurs chances de signer un bail étaient presque nulles s’ils possédaient un animal et qu’ils ont des enfants, une situation qui refroidit les annonceurs.

Les chiens ne sont pas les bienvenus

Marguerite Laferrière est aux prises avec des problèmes de santé. Elle vient juste de trouver son nouveau chez-soi avec son chien, mais le processus était long et ardu.

«J’ai des problèmes de santé, donc c’est important pour moi d’avoir un animal de compagnie, a-t-elle expliqué à TVA Nouvelles, jeudi. Il était hors de question que je me départisse de mon animal.

«J’ai déjà dit à ma fille que si je ne trouvais pas de logement avec mon chien, j’allais mettre mon stock en entrepôt et dormir sous un pont.»

Une autre femme, Julie-Anne Marceau, a un travail stable et une situation financière favorable. Il est très difficile pour elle de trouver la perle rare où les chiens sont acceptés.

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«Quand j’écris (aux proprios), je n’annonce pas nécessairement d’avance que j’ai un chien. Donc, je me dis que les chances que mon nom monte au haut de la liste sont faibles, croit-elle.

«J’ai vraiment l’impression en ce moment que ce sera du bouche-à-oreille. J’entrevois même de trouver une maison en colocation avec quelqu’un qui vit une situation comme la mienne.»

Julie-Anne Marceau avoue que le temps et l’énergie qu’elle consacre à chercher un logement sont angoissants.

«Je n’ai aucune idée. Je n’ai pas beaucoup d’options. C’est super insécurisant», conclut-elle. 

Pas que les chiens

Mélina Dumoulin Gauthier est aussi découragée. Elle cherche un logement pour un nouveau travail dans le secteur de Victoriaville. Mais ça semble mission impossible avec son chien Whippet.

«C'est très difficile. La plupart refusent les chiens, les chats, comme j'ai spécifié, il y en a même un qui interdit les poissons rouges!», s’exclame-t-elle.

Pour Mélina, qui vit avec le syndrome de Gilles de la Tourette, son compagnon à quatre pattes l’aide au quotidien.

«Il est tout le temps là pour nous. C'est comme une sécurité et un réconfort au quotidien. L'anxiété, ça en fait partie aussi et la peur de l'abandon.»

«Je pense que là, de façon spécifique, la ministre de l'Habitation était interpellée parce que les gens vivent cette situation-là et ce n'est pas recevable», croit Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire.

Toutefois, les propriétaires craignent de devoir gérer des conflits entre locataires si le projet de loi est adopté. 

«Depuis une semaine, on reçoit nous aussi, à la Corporation des Propriétaires Immobiliers, beaucoup d'appels de locataires qui nous demandent de les défendre parce qu’eux, ils sont incommodés dans leur voisinage par des propriétaires d'animaux», souligne Marc-André Laplante, directeur des Affaires publiques et Relations gouvernementales de la CORPIQ. 

Disant être au courant des problèmes, les caquistes sont actuellement en consultation avec des acteurs du milieu du logement. Des recommandations devraient suivre prochainement. 

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