«Trop jeune», un garçon de 10 ans se voit refuser l'accès à un autobus par la chauffeuse


Olivier Faucher
Un garçon de 10 ans, qui devait rentrer chez lui en autobus de la Société de Transports de Montréal (STM), s’est vu interdire d’y monter par une chauffeuse sous prétexte qu’il était «trop jeune».
• À lire aussi: Montréal: un bus sur quatre est en retard, dénonce l’opposition
• À lire aussi: Le transport en commun bientôt gratuit pour les aînés à Montréal
• À lire aussi: «On doit avoir plus de gens qui prennent le transport collectif», dit le président du conseil d’administration de la STM
Viktor Fortin devait revenir de son club d’échecs dimanche matin dernier en empruntant la ligne 24 qui parcoure la rue Sherbrooke sur Le Plateau-Mont-Royal. Il n’avait que 9 arrêts à franchir pour rentrer chez lui.
En montant à bord, il s’est fait questionner sur son âge par la chauffeuse.
«Il a dit qu’il avait 11 ans [au lieu de 10] parce qu’il a eu peur, raconte sa mère Marie-Pier Fortin. La chauffeuse lui a répondu: “Oh non tu n’as pas le droit de rentrer dans mon autobus, va-t’en, sors tout de suite.”»
Laissé à lui-même dans le froid, le garçon a appelé sa mère qui était au travail. Celle-ci lui a conseillé de retourner se mettre au chaud dans les locaux de son club d’échecs pour attendre le prochain autobus qui passait 30 minutes plus tard.
Heureusement pour lui, il a été admis à bord cette fois-ci.
- Écoutez la brève d’actualité avec Mario Dumont diffusée chaque jour en direct 16 h 35 via QUB radio :
Mea culpa de la STM
«Dans sa logique, j’imagine qu’elle [la chauffeuse] ne voulait pas être tenue responsable d’avoir pris un enfant dans son autobus, mais en même temps, elle l’a laissé sur la rue au froid, souligne sa mère. C’est un peu bizarre et un peu choquant».
Il n’existe pourtant aucune loi au Québec qui fixe un âge minimum pour prendre d’autobus, ni même de politique à la STM en la matière.
«Cela relève de l’autorité et du jugement parental, fait savoir Renaud Martel-Théorêt, porte-parole de la STM. Les employés ont toutefois la consigne de demeurer vigilants et sont sensibilisés à l’importance d’intervenir s’ils voient des situations où un enfant seul pourrait être en danger ou en détresse, par exemple.»
Celui-ci a ajouté que la STM «regrette» l’expérience vécue par le jeune Viktor et qu’une «enquête interne» serait menée auprès de la chauffeuse.
«Je pense que c’est normal»
Même si c’était la deuxième fois qu’il prenait l’autobus seul, Viktor le faisait aussi pour s’habituer, car il devra le prendre tous les jours pour débuter le secondaire l’année prochaine. Précisons que Viktor a sauté une année scolaire.
«C’est un peu traumatique pour lui, explique Mme Fortin. Il a peur de le reprendre tout seul parce qu’il ne veut pas se retrouver dans le même problème.»
Elle «ne voit pas le problème» à ce qu’un enfant de son âge voyage seul en autobus.
«Je pense quand même que c’est normal. J’ai vu des enfants de son école prendre le bus pour retourner chez eux aussi.»
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.