«Trop, c’est trop»: de nombreux Québécois en colère contre Trump se mettent à boycotter les États-Unis
Les nouveaux tarifs douaniers de 25% annoncés par le président américain passent très mal
Olivier Faucher, Francis Halin et Jean-Philippe Guilbault
Des Québécois furieux et inquiets des nouveaux tarifs douaniers de Donald Trump veulent se serrer les coudes en tournant le dos à tout ce qui est américain.
«J’ai toujours eu une grande ouverture envers les États-Unis. Mais là, trop, c’est trop. C’est la goutte qui fait déborder le vase», s’est insurgé Carlo Tarini, un résident de la Rive-Sud.
Il venait alors tout juste de terminer son épicerie, où il a acheté de la bière Tremblay au lieu de la Budweiser et des croustilles Yum Yum au lieu des Lay’s.
«Mon fils et moi, on a fait une liste de produits américains qu’on n’achètera plus», a expliqué M. Tarini.
Le mouvement de boycottage des États-Unis semble prendre de plus en plus d’ampleur, alors que le président Trump est passé de la parole aux actes samedi en imposant des tarifs douaniers de 25% au Canada.
Colère et boycottage
La colère envers nos voisins du Sud se faisait sentir chez de nombreux Québécois rencontrés par Le Journal dimanche.
«C’est ridicule! Cet homme est un trou de cul, et il devrait être en prison. À quoi il pense? C’est incroyable que les Américains soient aussi stupides», a fustigé la Montréalaise Jennifer Baird, 64 ans, qui jurait qu’elle ne mettrait plus jamais les pieds au pays de l’oncle Sam.

Richard Jolicoeur est lui aussi catégorique: les produits québécois et canadiens remplaceront ceux des États-Unis en réponse aux tarifs imposés par la Maison-Blanche.
«On va même changer de ketchup! s’exclame l’homme rencontré devant un supermarché de Québec. On s’imagine que ça va se calmer, mais on n’a pas d’autre choix que de faire ça. Si la majorité des gens font le choix d’acheter local, nécessairement, ça va faire baisser les prix.»
Olivier Cenille, qui faisait l’épicerie avec son fils Noé dimanche, a indiqué qu’il annulerait son abonnement Netflix pour protester.

«C’est une décision [de Trump] qui est purement démagogique. Ça n’a aucun sens», se désole-t-il.
Finis les voyages
Parmi tous les gestes de protestation évoqués par les Québécois consultés par Le Journal dimanche, le voyage est le plus commun.
Alan Chrétien, 36 ans, voulait passer ses vacances au Maine cet été, mais il a changé d’idée pour aller dans les provinces maritimes.
«Il n’est pas question que je ne remette un pied nulle part aux États-Unis tant que Trump est là, je vous le garantis. On va voter avec notre consommation et nos voyages», renchérit de son côté Carlo Tarini, qui avait l’habitude d’aller à New York chaque année.
L’onde de choc est telle que même des snowbirds enthousiastes comme Colette Thibault sont désormais prêts à regarder ailleurs.

«On pourrait se tourner vers d’autres pays, comme le Portugal, en Espagne. On commence à y penser tranquillement», lance la femme de 73 ans de Saint-Jérôme, rencontrée à l’aéroport de Montréal.
Cinq principaux pays visités par les Canadiens en 2023
États-Unis: 25,7 millions de visites
Mexique: 1,6 million de visites
France: 723 000 visites
République dominicaine: 708 000 visites
Royaume-Uni: 580 000 visites
(Source: Statistique Canada)
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