La résurrection du 3e lien pourrait nuire au tramway, craint Bruno Marchand

La résurrection d’un « hypothétique » troisième lien risque fort de nuire à divers projets chers au cœur de la Ville de Québec, incluant le tramway, s’est fortement inquiété Bruno Marchand.

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Le maire de Québec réagissait jeudi après-midi à la consultation que le gouvernement Legault compte mener au sujet de la mobilité régionale et du troisième lien interrives.

« Je suis inquiet qu’on retourne en arrière », s’est exclamé M. Marchand en soutenant qu’on « ne peut pas tout mettre sur la glace parce qu’on réfléchit au troisième lien » et que « le troisième lien ne peut pas obscurcir la place du tramway ».

À ses yeux, ce retour perpétuel à la case départ, qu’il compare au jeu du serpent et de l’échelle, pourrait retarder plein de projets importants pour la Municipalité. Il a cité la phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain, la transformation des autoroutes Dufferin-Montmorency et Laurentienne en boulevards urbains et les efforts mis pour améliorer la qualité de l’air. 

Alliés recherchés

Le maire de Québec a par ailleurs lancé un appel pressant au gouvernement Legault et aux acteurs économiques régionaux pour qu’ils expriment clairement leur soutien au tramway. Il a d’ailleurs convenu que l’appui gouvernemental au tramway semble beaucoup moins ferme depuis quelques jours. 

« Pour que ce projet se réalise, il ne peut pas juste être porté par le maire de Québec. Il doit être porté par le gouvernement. Le gouvernement doit le défendre, l’assumer, l’appuyer et en faire un cheval de bataille », a-t-il insisté en appelant la population à se rallier. 

Interrogé quant à l’hypothèse voulant que des membres influents de la CAQ tentent de travailler contre le projet de tramway, Bruno Marchand a souri quand le nom du député caquiste de La Peltrie, Éric Caire, a été prononcé.

« Je ne peux pas vous dire qu’ils travaillent contre le tramway. Je peux vous dire qu’il y a des gens qui portent un message différent [...] M. Éric Caire s’est déjà prononcé. Je m’attends de lui, comme d’autres, qu’on pousse tous dans le même sens », a laissé tomber le maire.

Opposé à un référendum

Bruno Marchand a par ailleurs précisé qu’il s’opposerait à une éventuelle volonté gouvernementale d’organiser un référendum sur le tramway. En ouvrant la porte à des référendums sur les grands projets, cela pourrait s’appliquer ailleurs, a-t-il prévenu. 

« L’acceptabilité sociale, c’est beaucoup plus complexe qu’on veut le penser [...] Peut-être qu’on se tire dans le pied pour la suite du Québec. Est-ce qu’on devrait voter sur Northvolt ? 7,2 G$ », a-t-il illustré en soulevant notamment la difficulté de déterminer qui aurait le droit de voter pour chacun de ces mégaprojets.

Ce qu’ils ont dit

« Dans les derniers temps, on sent que les mots utilisés [par le gouvernement] pour l’appui [du tramway] ont changé [...] On a besoin d’un gouvernement qui est complètement intégré, complètement volontaire et complètement partenaire du projet », Bruno Marchand, maire de Québec. 

« Si tu sors et que tu dis que le tramway est en danger, à un moment donné le monde va finir par te croire », Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord. 

« Le maire est en panique et il sait que ce projet est en train de dérailler », Patrick Paquet, chef d’Équipe Priorité Québec.

« On ne recommencera pas à tourner en rond avec la menace d’un troisième lien. Le gouvernement doit maintenant aller de l’avant avec nous et nous aider à faire avancer le projet du tramway », Jackie Smith, cheffe de Transition Québec.