Trois villes québécoises dans le top 15 des plus vulnérables aux tarifs américains


Raphaël Pirro
Trois villes québécoises se trouvent parmi le top 15 des villes canadiennes les plus vulnérables aux tarifs sur les exportations vers les États-Unis. Chez nous, c’est le Saguenay qui pourrait écoper le plus, suivi de Trois-Rivières et de Drummondville.
La Chambre de commerce du Canada a publié, mardi, un classement des 41 plus grandes régions métropolitaines en fonction de leur dépendance au marché américain pour leur vitalité économique.
«Le Québec est l’un des endroits qui sera frappé le plus durement», explique en entrevue Stephen Tapp, économiste en chef de la Chambre.
«Pas de panique» au Saguenay
La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean arrive au septième rang du classement. On y produit environ le tiers de l’aluminium, dont l’écrasante majorité (85%) est destinée au marché américain, notamment pour la fabrication d’automobiles.
Sur le terrain, les employés du secteur n’en font pas un fromage: malgré la menace de tarifs de 25%, les États-Unis continueront de dépendre à court et à moyen terme de l’aluminium de la région, selon Sylvain Maltais, le représentant des Métallos d’Alma qui œuvrent à l’usine de Rio Tinto.
«Pour les gens que je représente, il n’y a pas de panique. Il y a des interrogations, il peut y en avoir qui ont des inquiétudes, mais tout est mis en place pour que tout soit calme. Même du côté syndical, on est assez calme pour l’instant», dit-il.
Le directeur de l’usine d’Alma a rassuré les employés lors d’une visioconférence, mardi avant-midi.
Comme bien d’autres gens de la région, M. Maltais suit «religieusement» les médias pour scruter les déclarations à l’emporte-pièce de Donald Trump. Des décisions «difficiles» pourraient survenir à terme si le portrait global change, mais le syndicat n’en est «pas là».
Pourtant très vulnérable aux tarifs américains, la ville de Sept-Îles, sur la Côte-Nord, n’est pas incluse dans l’étude de la Chambre de commerce du Canada car elle abrite moins de 100 000 habitants.
Les plus petites villes, plus vulnérables
Selon Stephen Tapp, «plus une ville dépend du commerce avec les Américains, et plus elle dépend d’une ressource, plus elle est exposée à des bouleversements».
Les deux premières places du classement de la Chambre de commerce du Canada sont réservées à Saint John, au Nouveau-Brunswick, et à Calgary, en Alberta, deux villes où l’économie est intimement liée au pétrole, dont raffolent les Américains.
Après le Saguenay, la région métropolitaine de Trois-Rivières se trouve à la neuvième position. Selon le maire Jean Lamarche, cette place dans le classement est surtout due au parc industriel de Bécancour, dont la majorité des employés habitent Trois-Rivières.
Finalement, la région métropolitaine de Drummondville est au 12e rang, principalement en raison de ses exportations de bois et de meubles vers les États-Unis.
À l’instar d’autres plus grandes villes, Montréal et Québec, comme Toronto et Ottawa-Gatineau, se situent en milieu de peloton. L’impact des tarifs de M. Trump devrait être plus mitigé.
Comme l’explique Stephen Tapp, les centres urbains plus populeux – à l’exception de Calgary – ont des économies généralement plus diversifiées et qui dépendent moins de l’extraction et de l’exportation d’une ressource spécifique.
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