[PHOTOS] Incapables de survivre seuls, trois oursons orphelins sont de retour au Miller Zoo
Ils ont été renvoyés en nature trop tôt, selon le directeur adjoint de l’organisation

Jérémy Bernier
Trois oursons abandonnés par leur mère, et qui ont été pris en charge par le Zoo Miller avant d’être relâchés dans la nature ont dû être reconduits en captivité en raison de leur incapacité à survivre seuls.
L’histoire a commencé à la mi-mars quand le Miller Zoo de Frampton, en Beauce, a pris sous son aile trois bébés ours noirs: Buddha, Morticia et Mercredi. Les oursons avaient été abandonnés par leur mère en raison de travaux forestiers au Témiscouata.
Les spécialistes du centre devaient en prendre soin durant environ un an avant de faire une tentative de réhabilitation. Mais en juillet, après avoir nourri les oursons au biberon pendant quelques mois, le ministère de la Faune a décidé de les renvoyer en nature.

«Plusieurs des experts que l’on a consultés nous ont avertis que c’était trop tôt. À 5 mois, les oursons étaient trop jeunes pour apprendre à survivre et se nourrir seuls», explique Anthony Giguère, directeur adjoint et chef animalier - biologiste au Miller Zoo.
«Il n’y a jamais eu aucune évaluation comportementale au préalable. Il y a seulement eu une brève analyse de leur situation 15 minutes avant de partir», affirme M. Giguère.
Le ministère maintient que la décision de les relâcher n'était pas prématurée. S'appuyant sur la littérature, le ministère affirme que c'est le poids de l'ourson qui entre en considération pour évaluer ses chances de survie. Lorsqu'ils ont été relâchés, les oursons pesaient entre 21 et 29 kg, soit deux à trois fois plus que le seuil minimal à rencontrer.
Une seule chance
Une première oursonne, Morticia, a été ramenée au zoo le 24 juillet. Trop acclimatée aux humains et affamée, elle a été retrouvée attachée à un arbre dans un camping de Mont-Carmel.

Mercredi l’a suivi une semaine plus tard, après avoir été retrouvée dans le même camping que sa petite sœur.
Quant au petit mâle, des citoyens qui ont constaté son attirance pour les humains à quelques reprises l’ont capturé alors qu’il cueillait des bleuets dans le bas du fleuve, le 8 août.
«C’était leur seule possibilité de réadaptation. Le ministère de la Faune nous a avertis dès le début qu’il n’y aurait pas de deuxième ou troisième chance», indique M. Giguère.
Un habitat à construire
Face à la situation, le Miller Zoo a pris la décision de garder la fratrie de façon permanente au sein de l’organisation. Celle-ci devra toutefois se munir d’un habitat adapté et d’une certaine ampleur pour leur permettre d’avoir une belle vie.
Une campagne de financement sur la plateforme GoFundMe a été lancée pour permettre la mise en place rapide d’une telle infrastructure et pour développer les services nécessaires.

Mise en place il y a à peine une semaine, la cagnotte s’élevait déjà à plus de 40 000$ au moment d’écrire ces lignes.
Après leur passage de quelques semaines dans une zone de quarantaine, les trois oursons seront placés dans un enclos temporaire en attendant la construction de leur habitat.
«Évidemment, on est content d’en prendre soin. Mais on aurait été beaucoup plus heureux qu’ils puissent faire leur vie en nature», conclut le directeur adjoint du Zoo.
- Avec la collaboration de TVA Nouvelles
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