Trois ans de prison pour un dérangé sexuel
L’homme de 50 ans voulait faire un masturb-o-thon

Nicolas Saillant
Un dérangé sexuel multirécidiviste qui voulait faire un masturb-o-thon pour des causes humanitaires a écopé d’une peine de 36 mois d’emprisonnement.
En mai 2019, Patrice Laurin a publié une série de vidéos, dont plusieurs en direct où il sollicitait des services sexuels moyennant de l’argent. Dans l’une de ces vidéos, l’homme de 50 ans, invite les gens à participer à un « masturb-o-thon » qu’il dit faire au profit d’œuvres caritatives en donnant plusieurs détails.
Il sollicitait ainsi des dons en échange desquels les donateurs pouvaient l’observer se masturber. Dans d’autres vidéos, Laurin invite « les femmes » à se rendre chez lui en mentionnant son adresse afin d’obtenir des faveurs sexuelles en échange d’argent.
Devant la publication de ces vidéos, un citoyen a finalement décidé d’appeler la ligne 641-AGIR de la police de Québec, le 6 juin 2019, afin de dénoncer Patrice Laurin. Plusieurs vidéos avaient été publiées dans les jours précédents.
Pornographie juvénile
En plus de cette infraction, Laurin a fait l’objet d’une dénonciation, trois mois plus tard, par une voisine qu’il fréquentait et avec qui il avait eu une querelle. Cette dernière avait alors indiqué aux policiers avoir vu des images de pornographie sur l’ordinateur du délinquant.
Une perquisition chez Laurin avait alors permis de saisir 1900 fichiers de pornographie juvénile, dont quatre vidéos où des enfants de moins de 10 ans avaient des relations sexuelles avec des adultes.
Après que l’accusé eut plaidé coupable à des accusations de possession de pornographie juvénile et d’obtention de services sexuels moyennant rétribution, le procureur de la Couronne, Michel Bérubé, a fait part « du nombre impressionnant » d’accusations à caractère sexuel contre celui qui est déjà soumis au registre des délinquants sexuels.
Pas moins de 38 accusations d’actions indécentes garnissent le dossier criminel de Laurin, qui fait 18 pages. « Vous avez des pulsions irrésistibles, y a rien à faire », a lancé le juge Mario Tremblay à l’accusé.
« Je regrette ce que j’ai fait, a dit avec peu de conviction le délinquant, je vais travailler très fort là-dessus ».
Parlant d’une « problématique presque incurable », le juge Tremblay a conseillé à Laurin de profiter de l’aide offerte dans les programmes carcéraux.
Une peine de trois ans a été imposée à Patrice Laurin, bien qu’il ne lui reste que 18 mois de détention à purger, compte tenu du temps passé depuis son arrestation.