Père coupable d’avoir décimé sa famille: dans un pénitencier pour hommes même si elle se considère comme une femme
Mohamad Al-Ballouz, qui s’identifie désormais comme Levana Ballouz, avait demandé à être détenue dans un pénitencier pour femmes

Camille Payant
Un père «sadique» condamné à la prison à vie pour avoir tué ses deux enfants et sa conjointe et qui s’identifie désormais comme une femme est actuellement détenu dans une prison pour hommes.
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Service correctionnel Canada (SCC) a confirmé par courriel que «Mohamad Al Ballouz est présentement détenu dans un établissement fédéral pour hommes».

Al Ballouz s’identifie désormais comme une femme et utilise le nom Levana Ballouz. Elle était détenue à la prison provinciale Leclerc pour femmes pendant son procès, qui s’est tenu avant les Fêtes au palais de justice de Longueuil.
Elle avait été reconnue coupable des meurtres de ses garçons, Zac et Éliam, âgés de 2 et 5 ans, et de celui de leur mère, Synthia Bussières, et a ainsi automatiquement écopé de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.
Autorités carcérales
Ballouz, qui se représentait seule, avait déposé une requête afin d’être envoyée à l’établissement de détention de Joliette, le seul pénitencier pour femmes du Québec. Le juge Eric Downs avait toutefois statué qu’il «n’appartient pas au tribunal de statuer du lieu où l’accusée devrait purger sa peine d’emprisonnement».
«Il revient aux autorités carcérales et aux services correctionnels canadiens d’assumer ces responsabilités et la prise des décisions à cet égard», avait alors souligné le magistrat.
Levana Ballouz est actuellement détenue dans un centre d’évaluation, où on mesurera notamment sa dangerosité. Cette étape prend entre deux et trois mois, selon le SCC. Celui-ci n’a toutefois pas dévoilé l’établissement précis où Ballouz se trouve actuellement.
Au terme de cette évaluation, elle pourra vraisemblablement être admise dans un pénitencier pour femmes, puisque le SCC permet aux criminels de choisir l’établissement qui correspond à leur identité ou expression de genre, «quel que soit son sexe ou le marqueur de genre ou de sexe figurant sur leurs pièces d’identité».
Auto-identification déplorée
Cette simple auto-identification avait été déplorée par plusieurs intervenants.
Une gestionnaire retraitée de la Commission canadienne des droits de la personne, Marie-Claude Girard, avait notamment indiqué au Journal qu’on «n’a jamais pris en considération le droit des femmes à la sécurité».
«Je n’arrive pas à croire qu’il faille que je dise ça: mais quand je serai premier ministre, il n’y aura pas d’hommes détenus dans les prisons pour femmes», a affirmé le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, sur X, en réaction à ce dossier.
Le chef de l’opposition officielle, actuellement en avance dans les sondages au fédéral, a ensuite ajouté que «cette politique bizarre [permet] aux hommes criminels violents d’être transférés dans des prisons pour femmes où ils peuvent à nouveau s’en prendre aux femmes».
Le SCC se défend toutefois en précisant que «chaque demande de mesure d’adaptation est évaluée au cas par cas et nécessite une évaluation rigoureuse des besoins et des risques que présente le délinquant, ainsi que des préoccupations dominantes en matière de santé ou de sécurité, incluant l’examen des stratégies d’atténuation des risques».
Avec Yves Poirier, TVA Nouvelles, et Valérie Gonthier
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