Publicité
L'article provient de TVA Sports
Sports

Triomphe du blanchiment par le sport

Un gala de boxe aux odeurs d’infopub pour l’Arabie saoudite

À son premier combat de boxe professionnelle, Francis Ngannou n’a pas battu le champion Tyson Fury, mais il a surpris tout le monde en l’envoyant au plancher.
À son premier combat de boxe professionnelle, Francis Ngannou n’a pas battu le champion Tyson Fury, mais il a surpris tout le monde en l’envoyant au plancher. AFP
Partager
Photo portrait de Dave Lévesque

Dave Lévesque

2023-10-29T19:30:40Z
Partager

Avec The Battle of the Baddest, on a voulu donner un gros show en Arabie saoudite, mais est-ce que c’est mission accomplie? Rien n’est moins sûr. 

• À lire aussi: Simon Kean devra réfléchir

Le gala, qui servait d’ouverture à ce qu’on appelle là-bas la Riyadh Season, une période de festivités automnales, a été dégoulinant de clinquant.

On a d’abord voulu miser sur une carte presque entière de poids lourds. C’est certes spectaculaire parce que c’est une catégorie de poids où l’on voit beaucoup de K.-O., mais le problème est justement là.

Un seul combat, le dernier, a atteint le dixième round. Tous les autres se sont terminés par un K.-O. ou par l’arrêt de l’arbitre. Arslanbek Makhmudov a été le plus expéditif en achevant Junior Anthony Wright en seulement 70 secondes. Résultat? Il y a eu de nombreux temps morts.

Une éternité

On a par ailleurs décidé de disputer tous les combats, sauf la finale entre Tyson Fury et Francis Ngannou, dans un ring extérieur aménagé à côté de l’aréna où a eu lieu l’affrontement Tyson-Ngannou.

Il s’est écoulé près de deux heures entre le début de celui-ci et la fin du combat précédent.

Entre les deux? Une période de transition, certes, mais aussi une trop longue «cérémonie d’ouverture» avec des artistes rap qui se sont succédé sur une scène qui s’est finalement déplacée sur le côté pour laisser apparaître un ring qui est sorti de terre. On pensait qu’on arrivait enfin au combat. Que nenni, on a attendu encore près de 30 minutes pendant que les animateurs étiraient le temps et qu’on nous montrait des vedettes aux abords du ring.

Parce qu’enfin de compte, c’était ça ce gala. La célébration de la grandiloquence et du clinquant façon saoudienne. C’était une immense infopub en faveur de l’Arabie saoudite, championne du blanchiment par le sport. On demandait pratiquement aux boxeurs de chanter les louanges du royaume après chaque victoire.

Mieux que prévu

Pendant l’attente, les amateurs s’impatientaient sur les réseaux sociaux, surtout qu’ils croyaient que l’attente serait vaine pour un combat qui s’annonçait court entre Tyson Fury, champion mondial poids lourd du WBC, et Francis Ngannou, un ancien champion poids lourd de l’UFC qui disputait un premier combat de boxe.

En fin de compte, c’est le combat qui a été le plus intéressant de la soirée, Ngannou envoyant même Fury au tapis lors du troisième round.

Le Camerounais a démontré qu’il était en mesure de tenir son bout dans un ring comme il l’a fait dans un octogone. C’était d’ailleurs son rêve de boxer. On risque de le revoir rapidement dans l’arène.

C’est toujours bien ça de gagné.

Publicité
Publicité