Congrès des jeunes caquistes: la CAQ dénonce vivement les syndicats

Patrick Bellerose
Vote en pleine nuit, cotisations utilisées pour contester des lois, grèves qui nuisent aux enfants : François Legault a dénoncé des pratiques syndicales jugées inacceptables, samedi, en clôture du congrès des jeunes caquistes, à Lévis.
• À lire aussi: Avenir énergétique du Québec: voici ce qui va changer sur vos factures d’Hydro
• À lire aussi: Bilan des oppositions à Québec: Legault invité à réfléchir à son avenir politique
• À lire aussi: Fiasco SAAQclic: il y a eu de la «corruption», dit Paul St-Pierre Plamondon
«Vous avez raison. Voter des grèves après épuisement, à deux heures du matin, ce n'est peut-être pas la meilleure façon de prendre des décisions importantes qui concerne soit des étudiants, soit la population québécoise», a déclaré le premier ministre François Legault, dans son discours devant le Congrès de la relève de la CAQ.
Du même souffle, il a dénoncé la grève de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), pour le renouvellement des conventions collectives à l’automne 2023, qui a duré cinq semaines.
Il déplore également l’utilisation des cotisations syndicales par la FAE pour contester la Loi sur la laïcité devant les tribunaux.
Les jeunes caquistes venaient d’adopter plusieurs résolutions visant à resserrer la démocratie interne des associations étudiantes et des organisations syndicales.
Ils ont notamment proposé :
- De «restreindre l’utilisation des cotisations des membres par les organisations syndicales et étudiantes, ainsi que leurs dirigeants, afin qu’elles ne servent pas à des fins partisanes ou sortant de leur mission».
- Que «les résolutions prises par les associations syndicales et étudiantes autorisant le déclenchement d’une grève ou une prise de position ou une dépense n’entrant pas dans leur mission soient soumises à un vote de la majorité du total de leurs membres».
En matinée, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a félicité la relève caquiste pour avoir remis en question le «statu quo» syndical. «Vous avez donné un bon coup de pied dans le nid de guêpes», a déclaré le député de Lévis.
«Critiqueux professionnels»
Malgré son appui, François Legault n’a pas annoncé de chantiers ou d’éventuels projets de loi pour donner suite aux résolutions des jeunes caquistes, comme ce fut le cas dans le passé.
Le premier ministre n’a d’ailleurs pas répondu aux questions des journalistes présents à l’événement, samedi.
Il a plutôt accordé une entrevue à Lambert Drainville, fils du ministre Bernard Drainville et ex-attaché de presse caquiste devenu influenceur politique sur les réseaux sociaux.

Dans son discours, François Legault avait d’ailleurs invité les jeunes caquistes à ne pas «se laisser distraire par les critiqueux professionnels». La pointe visait «notamment» certains journalistes, chroniqueurs et analystes politiques, confirme son directeur des relations médias.
Contester la laïcité
Invitée à réagir aux vives critiques à l’endroit de la FAE, sa présidente Mélanie Hubert souligne que certaines de ses membres étaient directement visées par la Loi sur la laïcité, d’où la nécessité de porter la cause devant les tribunaux.
Avec la loi 21, les femmes voilées «sont victimes d’une discrimination à l’embauche» et dans leur progression de carrière, plaide-t-elle.
Elle invite le gouvernement Legault à ne pas s’ingérer dans la démocratie interne des syndicats. Les membres de la FAE peuvent modifier les règles de l'organisation syndicale en congrès environ tous les trois ans, souligne Mélanie Hubert.
Les critiques caquistes sont d’autant moins bienvenues, souligne-t-elle, que Québec venait faire adopter sa réforme sa réforme sur l’énergie sous bâillon, aux petites heures du matin. Le tout, ajoute la syndicaliste, de la part d’un gouvernement élu avec moins de 41% des voix exprimées en 2022.