Très mince au centre chez le Tricolore

Jean-François Chaumont
ANAHEIM | Dominique Ducharme a une grande qualité. Même dans une période de tempête, il garde son calme. Avant le match contre les Ducks, il avait dit en riant qu’il n’avait pas connu une très bonne nuit de sommeil la veille.
• À lire aussi: «Un de mes pires matchs»-Nick Suzuki
• À lire aussi: Le Canadien se creuse un immense trou
Ducharme aura encore une fois de la misère à fermer les yeux. Le Canadien a gagné seulement deux petits matchs après dix rencontres au calendrier. Pour les amoureux des chiffres, c’est le pire départ après dix matchs depuis la saison 1941-1942. Ça frappe quand même.
- Écoutez la chronique de Jean-Charles Lajoie avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:
Avant le début de cette saison, on pouvait prédire qu’il y aurait un vide à combler à la position de centre après les départs de Phillip Danault et de Jesperi Kotkaniemi. Le CH misait sur l’acquisition de Christian Dvorak pour absorber la perte de Danault.
Dvorak n’a pas un départ catastrophique, mais il n’a pas le profil d’un très bon deuxième centre dans la LNH. L’ancien des Coyotes de l’Arizona n’est pas le patineur le plus rapide. Et dans la hiérarchie de l’équipe, on place une tonne de pression sur les épaules de Nick Suzuki.
Pour cette visite à Anaheim, Suzuki n’avait plus d’essence dans son réservoir. Le numéro 14 a qualifié sa rencontre contre les Ducks comme l’un de ses pires matchs.
« Tous les joueurs s’en mettent [de la pression], a répliqué Dominique Ducharme. Tout le monde veut connaître du succès, autant collectivement qu’individuellement. Des gars comme lui, comme Tyler, veulent en faire plus. Mais des fois, tu en fais plus, mais pas de la bonne manière. C’est une façon d’aider qui n’aide pas à marquer, parce que tu forces encore plus les choses, tu sors de ton naturel. »
Romanov et les cartes
Il y a d’autres enjeux que les centres avec le CH. À la ligne bleue, Jeff Petry cache une blessure et il n’est pas l’ombre de lui-même. Carey Price reste encore loin de l’entourage de l’équipe pour des raisons personnelles. Et les jeunes joueurs n’ont toujours pas pris leur envol.
Alexander Romanov demeure un cas mystérieux. Le Russe manque dangereusement de constance.
« Je l’ai déjà comparé à jouer aux cartes, a souligné Ducharme. Quand tu déposes ta carte, tu veux avoir ce que tu déposes sur la table, pas plus, pas moins. Tu veux avoir une idée de ce qui va se passer. Quand t’as des joueurs qui ont des hauts et des bas de match en match, de présence en présence, de période en période, c’est plus dur à gérer. »
Caufield à Laval?
Cole Caufield est un autre dossier à surveiller. Le numéro 22 n’a toujours pas marqué après dix matchs, obtenant une seule passe, et il est trop souvent invisible à cinq contre cinq. Questionné sur un possible renvoi avec le Rocket de Laval, Ducharme n’a pas écarté cette hypothèse.
« Il se cherche, présentement, a noté Ducharme. C’est plus compliqué pour lui. Avec la rondelle, il n’est pas comme on le connaît. Ça fait partie de la progression d’un jeune. »