Travailleurs frôlés, policiers mobilisés: Laval serre la vis près des chantiers
Kevin Crane-Desmarais
Les policiers intensifient leurs efforts pour sensibiliser les automobilistes à la sécurité des travailleurs routiers, sur le boulevard Industriel à Laval. À l’occasion de la Semaine nationale de sensibilisation à la sécurité des travailleurs en zone de chantiers, de nouveaux radars préventifs ont été installés.
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Laser à la main, l’agent François Gélinas, du Service de police de Laval (SPL), veille à ce que les conducteurs respectent les limites de vitesse. «Il y a des travailleurs à pied. Il faut faire attention et avoir un bon visuel de ce qu’il se passe. C’est important», insiste-t-il.
Sur ce tronçon, la vitesse maximale est de 50 km/h. Même en présence de travaux temporaires, aucune réduction de la limite n’est prévue. Résultat : les automobilistes doivent rester particulièrement vigilants. «Ça roule à 39, 28, 38...», analyse l’agent Gélinas sur place. Une conductrice a été interceptée quelques instants après. «C’est mon erreur», admet la conductrice fautive.
Des radars pour faire réfléchir
Les nouveaux afficheurs de vitesse attirent l’attention grâce à un système de lumières tricolores – vert, jaune, rouge – qui rappelle instinctivement les feux de circulation. «Les conducteurs réagissent rapidement. C’est un système instinctif», explique Simon Morissette, agent à l’escouade de prévention au SPL. «En général, les gens modèrent leur vitesse aussitôt qu’ils voient que celle-ci est contrôlée».
Des pamphlets sont également distribués aux abords des chantiers pour rappeler l’importance de la prudence. «On demande simplement aux gens de faire attention», précise l’agent Nicolas Mongeau du SPL.
Des risques bien réels sur le terrain
Malgré les pancartes et les barricades, le comportement de certains conducteurs continue d’inquiéter les travailleurs. «Les gens passent à travers tout ça pareil. Des fois, ça passe proche, ça frôle les orteils», témoigne Matthew Incollingo, col bleu à la Ville de Laval.
Rony Kenol, également col bleu à Laval, lance un appel au bon sens: «Je leur dirais de ralentir un peu quand ils voient les panneaux. Ne pas rouler trop vite, être un peu plus courtois avec les signaleurs. Parce que vous voulez revenir à la maison en un morceau? Absolument».
Un triste bilan
En 2024, pas moins de 755 personnes ont été victimes d’une collision avec un véhicule près ou sur un chantier routier au Québec. Onze ont perdu la vie, et 21 ont subi des blessures graves.
Ces chiffres rappellent à quel point les chantiers routiers restent des environnements dangereux pour ceux qui y travaillent, malgré les mesures de prévention mises en place.