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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Travailleurs étrangers: une claque au visage pour les manufacturiers

Nos patrons d’usine sont choqués de voir les scénarios de réduction de l’immigration du gouvernement Legault

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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2025-06-05T17:36:06Z
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Les manufacturiers ne digèrent pas les scénarios de baisse de l’immigration présentés par le gouvernement Legault à l’Assemblée nationale jeudi.

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«On ne peut pas réduire de moitié à la fois les immigrants permanents et les travailleurs étrangers temporaires sans affecter durement notre économie», a dénoncé Julie White, PDG de Manufacturiers & Exportateurs du Québec (MEQ), par communiqué.

Selon elle, les scénarios proposés par le gouvernement caquiste de 25 000, 35 000 ou encore de 45 000 immigrants permanents par an n’augurent rien de bon.

Aux quatre coins du Québec, nos travailleurs se font vieux et le défi démographique n’aide pas. Cela se sent sur le plancher de l’usine.

Plusieurs PME se sont donc tournées vers les travailleurs étrangers temporaires (TET) ces dernières années, mais elles ont plus de mal qu’avant à les garder.

«Il faut cesser de traiter l’immigration comme une variable d’ajustement et plutôt la considérer comme un levier économique, observe Julie White, de MEQ. Le gouvernement doit poser des gestes concrets pour retenir les travailleurs étrangers temporaires déjà en poste et favoriser une immigration permanente alignée sur les besoins du marché du travail.»

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«C’est catastrophique»

«Les conséquences économiques de cette mesure pourraient être pires que celles des tarifs douaniers américains», ajoute Marie-Claude Perreault, PDG du Conseil du patronat du Québec (CPQ).

«Alors que nos entreprises peinent déjà à combler des emplois clés pour poursuivre leur croissance, voire simplement maintenir à flot leurs opérations courantes, le gouvernement leur coupe l’oxygène. C’est catastrophique», ajoute-t-elle.

Le CPQ va même jusqu’à dire que «la réputation du Québec comme destination accueillante pour les talents étrangers est aussi en jeu».

La FCCQ en colère

À la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), on déplore aussi ces baisses prévues des seuils d’immigration.

L’organisation patronale exige un moratoire d’urgence sur les travailleurs étrangers temporaires (TET) déjà ici pour juguler la crise.

Elle estime que le seuil de 90 000 immigrants et de 60 000 pour les années suivantes serait plus raisonnable.

Plus de 57% de leurs membres embauchent des TET et plus de 33% sont forcés de refuser des contrats, faute d’avoir assez d’employés.

Scénarios de réduction de l'immigration

– Trois scénarios soumis: 25 000, 35 000 ou 45 000 par année;

– Programme de mobilité internationale et les demandeurs d’asile, à 200 000 en 2029 (comparativement à 416 000 en 2024);

– Priorisation de l’admission permanente de ceux ici qui ont une connaissance du français (et répondant aux besoins de main-d’œuvre).

(Source: cabinet du ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration)

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