Transport scolaire en péril: des milliers d’élèves risquent d’être privés d’autobus à la rentrée
Daphnée Dion-Viens | Journal de Québec
À environ deux semaines de la rentrée, l’impasse persiste entre des transporteurs et le réseau scolaire, si bien que des milliers d’élèves de Montréal, de Québec, de Sherbrooke et de Gatineau risquent d’être privés d’autobus lors du retour en classe.
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Cette année, environ 60 % des contrats en transport scolaire sont arrivés à échéance à la fin juin et doivent maintenant être renouvelés pour quelques années.
Or, des transporteurs scolaires refusent de signer de nouveaux contrats parce qu’ils estiment que la bonification accordée par Québec à la fin juin dans le cadre des règles budgétaires ne suffit pas à combler l’augmentation des coûts.
«La bonification n’est malheureusement pas suffisante pour permettre aux transporteurs de couvrir l’ensemble des frais, comme le carburant, la main-d’œuvre, les pièces pour l’entretien et la réparation, qui ont connu des augmentations effarantes», affirme Luc Lafrance, président-directeur général de la Fédération des transporteurs par autobus.
La Fédération des centres de services scolaires du Québec (FCSSQ) estime au contraire que «toutes les conditions sont désormais réunies afin de réussir à conclure des ententes négociées».
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Grands centres problématiques
En région, quelques arrangements ont pu être conclus récemment, mais c’est surtout dans les grands centres «que ça pose problème» puisque l’augmentation des frais y est plus grande, précise Luc Lafrance.
Le coût des espaces de stationnement pour les autobus est plus élevé dans la métropole qu’en Gaspésie, dit-il.
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Des élèves de Montréal, de Québec, de Sherbrooke et de Gatineau pourraient donc se retrouver sans transport à la rentrée. Le risque est bien réel, reconnaît M. Lafrance.
«On a toujours des discussions avec le ministère, on ne le souhaite pas à personne, mais ça pourrait peut-être arriver, effectivement», laisse-t-il tomber.
À la recherche d’un plan B
Dans le réseau scolaire, on se prépare à toute éventualité, mais il n’est pas question de reporter la rentrée. «Toutes les écoles offriront les services éducatifs comme prévu au calendrier scolaire. Néanmoins, les centres de services scolaires analysent des pistes de solutions afin d’accueillir les élèves à la rentrée», a affirmé Caroline Dupré, présidente-directrice générale de la FCSSQ, qui s’est limitée à une déclaration par communiqué hier.
Selon la Fédération, 200 millions $ supplémentaires ont été investis par Québec en transport scolaire depuis 2017, soit une hausse de plus de 30 %.
De son côté, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a voulu se faire rassurant. « Je suis convaincu qu’on va trouver des solutions et que les enfants vont être transportés pour la rentrée », a-t-il affirmé au Journal mercredi.
Il s’agit d’un dossier prioritaire qui est «au-dessus de la pile» et fait l’objet de discussions quotidiennes, a-t-il ajouté.
Le transport scolaire au Québec
- Quelque 11 000 conducteurs d’autobus
- Plus de 556 315 élèves transportés chaque jour
- Près de 943 690 kilomètres parcourus quotidiennement
- Plus de 10 970 véhicules scolaires sur les routes matin et soir
Source : Fédération des transporteurs par autobus