Transport collectif: pendant que le Québec fait du surplace, Séoul avance à très grande vitesse

SÉOUL | Pendant qu’à Québec on tergiverse encore pour un tramway, que Montréal peine à développer son métro et que l’idée d’un «train rapide» Toronto-Québec avance à la vitesse de l’escargot, la Corée du Sud s’est dotée d’un des meilleurs réseaux au monde, auquel s’ajouteront des taxis volants, des bus autonomes et même un train quasi supersonique. Bienvenue à Séoul, la ville du futur en transport collectif.

Au Québec, le dernier budget du gouvernement Legault investit trois fois moins en transport collectif que dans les routes et très peu en transport interurbain par bus.

Au contraire, la Corée consacre deux fois plus d'argent au réseau ferroviaire qu'au réseau routier et a fait des choix politiques basant le développement de son économie des dernières décennies sur le transport intelligent, efficace et durable.

• Écoutez l'entrevue avec Stéphanie Martin, Journaliste aux affaires municipales au Journal de Québec à l’émission de Richard Martineau via QUB :

Résultat: «Non seulement ces choix améliorent la mobilité pour ses citoyens, mais ils créent des modèles pour les villes et les nations à travers le monde», affirme la D^re Madiha Bencekri, experte en ingénierie des transports et en villes intelligentes à l’Université de Séoul.

Le Journal est allé sur le terrain pour le constater et rencontrer les acteurs clés de ce succès.

Taxis volants et train hypertube

Le système de la capitale de la Corée du Sud, Séoul, est considéré comme l’un des meilleurs réseaux de transport collectif au monde. On envisage maintenant des innovations telles que les taxis volants dès l’an prochain et le train qui filera presque à la vitesse du son d’ici 25 ans.

Une foule d’innovations sont déjà en place dans la capitale coréenne: bus autonomes, centre de contrôle qui détecte les accidents ou la congestion et avertit sur-le-champ les automobilistes des bonnes routes à emprunter, applications qui donnent en temps réel les trajets de bus et les heures d’arrivée... À l’aéroport, des robots souriants aident les passagers.

En temps réel

À Séoul, on mise sur la mobilité intégrée, soit un éventail de choix en transport en commun. Une solution que le maire de Québec, Bruno Marchand, veut implanter dans sa ville, mais qui en est encore aux balbutiements. On s’y déplace facilement, l’information en temps réel est disponible au bout des doigts, sur le téléphone intelligent.

C’est sans compter qu’un réseau de trains à grande vitesse couvre le territoire du pays depuis 20 ans et rend les transports interurbains faciles et efficaces.

Le système fait la fierté des Coréens et ferait pâlir d’envie bien des citoyens du Québec. D’ailleurs, des Québécois qui vivent à Séoul sont en mesure de témoigner de l’incroyable contraste avec leur expérience en transport d’ici (voir l’autre texte ici ).

Et un tramway

Cette ville futuriste compte aussi ajouter à son menu de transport collectif un mode peu utilisé en Asie, le tramway, pour plus de «confort».

De plus, les Coréens ont bâti en 15 ans une ville ultramoderne, Songdo, en banlieue de Séoul, un modèle de ville intelligente et durable où le but était de se passer entièrement de voitures. Cet objectif est toutefois loin d’être atteint, selon les chercheurs.

La Corée du Sud est bien différente du Québec sur les plans de la superficie, de la population et de la densité des villes. Mais son PIB par habitant est sensiblement le même, le climat est semblable, quoique moins froid et neigeux, et le coût de la vie y est similaire.

«En investissant dans la recherche, en implantant des solutions fondées sur les données et en mettant l’emphase sur l’expérience de l’usager, la Corée est en train de définir le futur du transport, en pavant la voie à un monde plus efficace, durable et connecté», soutient la chercheuse Bencekri.

Pays le plus innovant

En ruines après la guerre de Corée, en 1953, le pays démocratique s’est rebâti en quelques décennies et son développement inouï s’est réalisé en l’espace d’à peine 30 ans.

Grâce à des investissements majeurs en recherche et développement (R&D), qui comptent pour 4,93% de son PIB, il est le pays le plus innovant du monde en 2021, selon Bloomberg. Il s’est hissé parmi les leaders sur la planète en transport intelligent et en innovation.

En revanche, le Québec a consacré 2,32% de son PIB à la R&D en 2020, contre 1,7% au Canada, en 2021.

Le Journal en Corée du Sud

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