Bureau de la concurrence: de gros changements réclamés dans l’industrie aérienne

Gabriel Côté
Les transporteurs étrangers devraient pouvoir offrir des vols intérieurs pour diminuer le coût des billets d'avion plus cher qu'ailleurs, recommande le Bureau de la concurrence.
Ces mesures font partie de l’éventail de recommandations mises de l’avant par le chien de garde de la concurrence dans le cadre de son étude de marché sur le transport aérien, publiée jeudi.
Pour mousser la concurrence, l’organisme fédéral propose entre autres choses d’envisager de revoir le modèle de financement des aéroports et d’ouvrir davantage l’industrie aux investisseurs étrangers, alors que le marché demeure très concentré.
À deux, Air Canada et WestJet détiennent entre 46% et 78% du trafic intérieur au Canada, tandis que les petits joueurs peinent toujours à s’y tailler une place.
Cela coûte cher aux consommateurs, puisque les tarifs baissent en moyenne de 9% lorsqu’un nouveau transporteur offre un trajet entre deux villes.
Aider les consommateurs
De plus, «peu de données sur le rendement des compagnies aériennes sont disponibles au Canada. Il est donc plus difficile pour les passagers de savoir à quoi s’attendre et de faire des choix éclairés lorsqu’ils réservent des vols», souligne le Bureau.
Pour régler ces problèmes, l’organisme suggère de diffuser les informations sur les retards, les tarifs, les itinéraires, mais aussi les bagages perdus ou endommagés et les pratiques de surréservation, qui empêchent des passagers ayant réservé un siège d'embarquer dans l'avion.
Le Bureau exclut toutefois l’uniformisation des structures tarifaires souvent compliquées, car une telle mesure «créerait probablement plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait», écrivent les auteurs de l’étude.
Ouvrir la porte aux compagnies étrangères
Le bureau de la concurrence recommande également au gouvernement de modifier ses règles et d’ouvrir le marché des vols intérieurs aux compagnies aériennes et aux investisseurs étrangers.
Dans l’état actuel des choses, un seul investisseur étranger peut détenir jusqu’à 25% d’une compagnie aérienne canadienne. Le Bureau propose d’augmenter cette limite à 49%, comme cela se fait ailleurs.
Le monopole de Montréal-Trudeau
L’une des mesures avancées vise directement l’Aéroport de Montréal et sa clause d’exclusivité entourant les vols internationaux figurant dans son bail avec le gouvernement fédéral jusqu’en 2072.
«Ces restrictions empêchent les aéroports secondaires de lancer des services concurrentiels et limitent leur impact sur le marché», peut-on lire dans l’étude.
QUELQUES RECOMMANDATIONS DU BUREAU DE LA CONCURRENCE
1. Faire de la concurrence la priorité lors de l’examen des fusions et des collaborations entre compagnies aériennes.
2. Éliminer les obstacles qui empêchent les petits aéroports de mieux concurrencer les aéroports principaux.
3. Améliorer la publication des données relatives à l’industrie du transport aérien.
4. Envisager de revoir le modèle de supervision et de financement des aéroports.
5. Travailler avec d’autres pays pour éliminer les restrictions à la concurrence étrangère dans les accords internationaux.
6. Coordonner le leadership en matière d’aviation dans les régions nordiques et éloignées.
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