«Transformation numérique»: Santé Québec perd sa vice-présidente adjointe en plein déploiement du dossier de santé numérique


Jean-Philippe Guilbault
Les départs s’additionnent à Santé Québec, à plus forte raison avec celui d’une des hauts responsables de l’informatique en plein déploiement du très attendu dossier de santé numérique (DSN).
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Nommée vice-présidente adjointe à la transformation numérique des pratiques cliniques en juillet 2024, Maryam Vafaei doit partir le 19 septembre prochain, a appris Le Journal. Il s’agit d’un «départ volontaire, pour des raisons personnelles», précise la porte-parole de Santé Québec, Marianne Paquette.

Mme Vafaei a fait partie de la garde rapprochée de l’ancien vice-président exécutif de Santé Québec, Frédéric Abergel, qui a perdu son poste en mars dernier. Selon des documents publiés par Santé Québec, Mme Vafaei gagnait un salaire annuel de plus de 254 000$ comme v.-p. adjointe.

Elle avait précédemment occupé diverses fonctions à l’Hôpital d’Ottawa.
Il s’agit d’un autre départ de la haute direction de Santé Québec depuis sa mise en activité en décembre 2024.
En mars 2025, la PDG Geneviève Biron montrait justement la porte à son bras droit et vice-président aux opérations et à la transformation, Frédéric Abergel. Son départ a entraîné une refonte importante de la direction de Santé Québec.

Puis, en juillet dernier, on apprenait le départ de la vice-présidente aux affaires publiques et aux communications, Julie Boucher.
La mise sur pied de Santé Québec, société d’État qui doit devenir l’opérateur du réseau et l’employeur unique des centaines de milliers de travailleurs de la santé au Québec, ne s’est pas faite sans heurts.
Les postes de fonctionnaires se sont multipliés au sein des deux structures et une centaine d’employés ont été «promus» cadres lors de cette vaste réorganisation.
Selon l’organigramme le plus à jour de Santé Québec, neuf postes dans la haute direction sont toujours vacants ou occupés de façon intérimaire.
C’est sans compter qu’il y a toujours, à ce jour, huit postes de cadres à pourvoir au siège social de la société d’État.
«Ce nombre peut varier fréquemment, en raison des mouvements naturels de personnel et du processus progressif de mise sur pied de l’organisation», explique Mme Paquette.
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«Pleinement confiants» de livrer les projets en cours
Le départ de Mme Vafaei survient alors que le projet de dossier de santé numérique doit être déployé cet automne au moyen de projets pilotes dans deux CIUSSS.
Ce vaste projet vise la centralisation de toutes les données cliniques des patients québécois et a déjà occasionné des dépassements de coûts de 136 millions de dollars, rapportait Radio-Canada en juin dernier.

«Aucun impact significatif n’est à prévoir [à cause du départ de Mme Vafaei] sur les projets en cours ni sur nos engagements stratégiques, assure Santé Québec. Une transition planifiée a déjà été mise en place afin d’assurer la continuité des projets et des opérations.»
On explique que les responsabilités «ont été temporairement réparties entre les membres de l’équipe de direction».
Un nouveau poste de directeur général «Projets prioritaires transformation numérique des pratiques cliniques» a d’ailleurs été affiché sur le site web de Santé Québec.
Outre le DSN, le Système d’information des finances, de l’approvisionnement et des ressources humaines (SIFARH) est un autre projet numérique sous l’égide de Santé Québec. Cet autre projet informatique a également connu d’importants dépassements de coûts.
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