Transferts en santé: une entente de 10 ans à l’horizon
Raphaël Pirro | Agence QMI et Marc-André Gagnon | Bureau parlementaire
Malgré le flou perpétuel entourant les négociations sur les transferts en santé, tout semble indiquer que les provinces et le fédéral se dirigent vers une entente d’une durée de dix ans.
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D’abord ébruité par le «Globe & Mail» vendredi, une source du gouvernement Trudeau fédéral a confirmé à l’Agence QMI que le plan actuellement sur la table prévoyait des investissements s’échelonnant sur la prochaine décennie.
«Très optimiste» quant aux discussions qui se tiendront «au cours des prochaines semaines», le ministre fédéral de la santé Jean-Yves Duclos n’a pas voulu se prononcé sur le cadre temporel de l’entente, mais a vanté le «travail collaboratif» qui était fait.
À Québec, le cabinet du premier ministre François Legault refuse de confirmer quoi que ce soit. Officiellement, encore aucun rendez-vous avec Ottawa n’est inscrit à son agenda comme le suggère la rumeur.
«Nous nous opposons à toute condition du gouvernement fédéral en ce qui a trait aux transferts fédéraux en matière de santé», a réitéré l’attaché de presse du premier ministre Legault, Ewan Sauves.
M. Duclos a ciblé cinq priorités qui tiennent à cœur:
- Réduire les retards dans les chirurgies et les diagnostics;
- Améliorer les services de santé mentale;
- Améliorer l’accès aux services de santé familiale;
- Améliorer les soins de longue durée et à domicile pour les aînés;
- Moderniser les systèmes de données et les soins virtuels.
Cette dernière priorité est la seule qu’Ottawa a érigé comme condition sine qua non en échange du financement, du moins publiquement.
Comme M. Legault l’avait indiqué en marge de sa rencontre avec M. Trudeau en Tunisie, en novembre dernier, Québec est d’accord pour donner accès aux données concernant son réseau de santé.
«Le partage des données, pour nous, ce n’est pas une condition, mais une question de transparence, a souligné M. Sauves. Christian Dubé produit déjà des données pour l’ensemble des Québécois, on n’a aucune objection à les partager également au fédéral.»
Selon nos informations, M. Dubé serait même ouvert à la possibilité d’ajouter des indicateurs si Ottawa le souhaite. Le premier ministre ontarien Doug Ford en a fait autant lors d’un récent point de presse.
Il reste de nombreuses zones d’ombres concernant les dernières embauches à la signature d’une entente. Soucieux de ne pas nuire aux négociations en cours, Ottawa et Québec n’en disent pas plus.
Les premiers ministres devraient se rencontrer à Ottawa à la mi-février pour discuter de la situation. Le premier ministre Justin Trudeau est invité, mais n’a pas encore confirmé sa présence.
Les provinces veulent que la contribution du fédéral dans les soins de santé passe de 22% à 35%, ce qui représenterait près de 30 milliards $ issus des coffres d’Ottawa.
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