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L'article provient de Le Journal de Québec
Environnement

​​Trans Mountain revient sur sa parole et profane une terre sacrée secwépemc

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Agence QMI

2023-10-09T08:42:42Z
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Les travaux sur l’oléoduc de Trans Mountain ont repris la semaine dernière, au lac Jacko en Colombie-Britannique, après l’approbation d’un déroutement sur des terres autochtones, qui étaient pourtant censées être épargnées par le projet. 

Trans Mountain s’était entendu avec la nation stk’ememc te secwepemc pour faire passer l’oléoduc sous le lac de la terre sacrée appelée Pipsell par le peuple autochtone, en appliquant un procédé utilisant des tunnels lors de l’établissement du projet, a rapporté Global News dimanche.

Les porte-parole de la nation affirment que le territoire «possède une valeur spirituelle et culturelle significative» pour eux.

Or, il s’est avéré trop difficile de creuser sous le lac en raison des formations rocheuses, selon les porte-parole de Trans Mountain. C’est pourquoi la compagnie est revenue sur sa parole et a opté pour la formule de tranchée à ciel ouvert pour faire passer l’oléoduc sur le terrain.

Les représentants de la nation affirment avoir originalement consenti au projet, car on leur avait garanti qu’il n’y aurait qu’un impact minimal sur le paysage.

«Sans ce lieu, nous perdons une partie importante de notre identité», a dit Mike McKenzie, un gardien du savoir secwépemc, à Global News.

La nation autochtone affirme que la profanation de cette terre sacrée est un prolongement du génocide culturel auquel elle fait face.

«C’est notre Vatican, notre Notre-Dame, cet endroit qui donne une identité à notre peuple et nous garde ancrés depuis des temps immémoriaux», a affirmé M. McKenzie, selon le média anglophone.

La Régie de l’énergie du Canada a approuvé le détournement en fin septembre, évitant ainsi un prolongement de neuf mois de construction pour le projet.

La nation secwepemc dit ne pas avoir donné son consentement préalable et éclairé au déroutement, comme il est convenu dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

L’oléoduc a été racheté pour 4,5 G$ par le gouvernement fédéral, en 2018, alors que l’ancien propriétaire Kinder Morgan Canada Inc. menaçait de le détruire à cause des pressions de groupes activistes et de nouvelles réglementations. Le projet de Trans Mountain est le seul à relier l’Alberta et la côte ouest. Cette extension prévoit augmenter sa capacité de transport de 300 000 à 890 000 barils par jour.

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