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L'article provient de Le Journal de Québec
Opinions

Tramway: revoir le tracé

Illustration d’archives, Ville de Québec
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Anne Guérette, citoyenne Architecte O.A.Q, M. ing. Québec

2022-02-25T17:00:27Z
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Après 15 ans d’engagement, j’ai quitté la politique active mais je reste attentive comme citoyenne et architecte au développement d’une ville que j’aime. Avec la nouvelle équipe en place, le maire Marchand en tête, on entend des paroles inspirantes : « On va bâtir cette ville-là avec les citoyens », « on ne mettra personne de côté », « s’il y a des meilleures idées, on va en tenir compte, peu importe d’où elles viennent ». J’ai confiance que nos élu.e.s ont sincèrement à coeur de réussir le meilleur projet de transport structurant possible et qu’ils souhaitent le faire avec la collaboration ouverte des citoyens.  

Ceci dit, cette sincère bonne foi concorde mal avec certaines conditions imposées à l’effet que ni le tracé, ni le tramway, ne peuvent être remis en question dans le cadre de la consultation qui s’amorce. Dans ce contexte restreint, l’administration Marchand a commencé à proposer des « mesures de mitigation » pour solutionner les problèmes qui se sont manifestés sur la route de l’évolution du projet actuel. L’abattage de milliers d’arbres matures, l’étroitesse de René-Lévesque à certains endroits ou encore la mise en oeuvre d’ouvrages de béton qui diviseront physiquement le plateau de Québec et compliqueront la mobilité des piétons, des cyclistes et des automobilistes tout au long de René-Lévesque.

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Malgré cet état de fait, j’ai quand même fait le choix d’explorer un tracé alternatif qui circule en partie sur Charest, à l’instar du trajet du SRB qui a été dans les cartons de la Ville entre 2011 et mars 2018. Voyez quelques uns des nombreux avantages que comporte ma proposition :

1. Tous les arbres sur René-Lévesque sont sauvés; 2. Possibilité de desservir directement les Cgeps Ste-Foy, St-Lawrence et le parc industriel St-Malo. Également possible de desservir avec des liens haute-ville/basse-ville, le Cégep Garneau et autres générateurs de déplacements sur le chemin Ste-Foy comme les hôpitaux Jeffery Hale et Saint-Sacrement; 3. Potentiel immense de requalification urbaine autour de l’axe Charest en basse-ville avec des possibilités de créer des milieux de vie de qualité accessibles pour les familles qu’on souhaite attirer au coeur de notre Ville; potentiel qui rayonne pratiquement jusqu’au boulevard Hamel en passant par Marie de l’incarnation, un grand secteur de notre ville qui, contrairement à René-Lévesque, a résolument besoin d’amour. 4. Possibilité de mettre à contribution la forêt urbaine du « côteau Sainte-Geneviève », tout au long de la rive nord du plateau de Québec; 5. Possibilité de rabattement plus facile pour les nouvelles clientèles du nord de la ville avec des circuits d'autobus électriques dans l'axe nord-sud; 6. Possibilité d'éviter le dynamitage d’un tunnel sous le quartier Saint-Jean-Baptiste, la section la plus risquée et la plus coûteuse du projet de tramway;...

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Phase 1: un « périphérique »

Mon travail d’exploration m’a amenée à faire un autre constat de taille. Quand on regarde l’ensemble de l’œuvre à l’échelle régionale, en incluant toutes les pièces du puzzle, soit les réseaux structurants de la Rive nord et de la Rive Sud ainsi que toutes les interconnexions dont les ponts et le 3ème lien, on constate le potentiel incroyable de créer un véritable « périphérique » de transport collectif, une boucle qui traverse les ponts, relie l’université Laval, les Cegeps Ste-Foy, St-Lawrence et Garneau le long de Charest vers St-Roch où il pourrait se connecter au tunnel Québec-Lévis.

En 2017, j’ai moi-même fait campagne pour un tramway sur René-Lévesque mais aujourd’hui, cinq ans plus tard, avec toute l’information qu’on a sur le projet, j’invite nos élu.es à ouvrir les paramètres de la consultation en cours pour que « l’expertise citoyenne » soit appelée à se prononcer sur tous les aspects du projet comme le recommandait à juste titre le rapport du BAPE. C’est ce débat public qui n’a jamais eu lieu, ces décisions imposées et ces justifications parfois boiteuses qui sèment le doute et qui expliquent un appui actuel aussi timide de la population de Québec à ce grand projet public qui va nous coûter à vous et moi, près de 4 milliards de dollars.

Un véritable processus de consultation voire de « co-création » nécessite une liberté de « réfléchir en dehors de la boite » qui ouvre des perspectives qui ne peuvent qu’enrichir la réflexion, ouvrir des options pour améliorer le projet et soutenir la consolidation de l’incontournable adhésion des citoyens.

Les prochaines semaines seront déterminantes pour influencer durablement la suite des choses, alors continuons à nous exprimer, à faire valoir nos idées, à lever les drapeaux rouges lorsque nécessaire. D’autres solutions existent, regardons-les!

Anne Guérette, citoyenne

Architecte O.A.Q, M. ing.

Québec

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