La multinationale française Alstom est en très bonne voie pour obtenir le contrat de construction des rames du tramway de Québec qui seraient assemblées dans son usine de La Pocatière. Cela dit, les fils ne sont pas encore complètement attachés et aucun montant n’a été dévoilé pour ce contrat.   

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Jeudi, en fin de matinée, la Ville de Québec a confirmé qu’un « jalon important dans le processus d’approvisionnement » venait d’être franchi. Alstom, seule entreprise soumissionnaire pour le volet du matériel roulant du tramway, est désormais considéré comme « soumissionnaire privilégie » pour la construction des rames.  

« Les parties (qui négociaient depuis cinq mois) ont substantiellement convenu d’une entente et qu’elles peuvent procéder aux adaptations mineures au contrat et finaliser la documentation juridique menant à sa signature », a expliqué la Municipalité. 

Entre sourire et prudence 

Alternant entre le sourire et la prudence, le maire Marchand a mentionné, en après-midi, que « la négociation est assez avancée mais pas terminée pour arriver avec la signature du contrat qui va se faire dans quelques semaines. C’est une bonne nouvelle. Ça confirme que ce matériel roulant va être construit au Québec par des gens du Québec, notamment de La Pocatière. » 

Même si la suite des choses peut sembler relever de la simple formalité, Bruno Marchand a quand même entretenu un certain flou en admettant que « ça pourrait achopper » et en appelant à « ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ».  

Un prix qui « tient compte du contexte » 

Bombardé de questions au sujet du coût du contrat, Bruno Marchand a indiqué que « le prix peut encore fluctuer parce qu’il y a des négociations à terminer ». Ce fameux prix « tient compte du contexte » de l’inflation galopante et il est « le reflet du marché », a-t-il fini par convenir du bout des lèvres.  

Sur le budget total du tramway, la valeur du matériel roulant se situe entre 10 % et 25 %, a soutenu le maire. L’autre gros morceau du processus d’approvisionnement est le volet « infrastructures » et il est toujours en cours.   

Le maire de Québec a répété compter sur la redevance pour que l’impact sur les taxes pour les contribuables de la Ville de Québec (qui paient environ 9% du tramway) soit « le plus proche de zéro ».    

De son côté, Michelle Stein, porte-parole d’Alstom, a dit jeudi être « fière » du choix de la Municipalité. « Alstom proposera à la Ville de Québec et aux futurs utilisateurs du service un produit de grande qualité et fiabilité, conçu à notre siège social de St-Bruno-de-Montarville et assemblé à notre usine de La Pocatière », a-t-elle fait savoir.  

Le rôle du partenaire privé sera de concevoir et de fournir les rames du tramway. Il devra également s’occuper de leur entretien sur une période de 30 ans sous l’encadrement du Réseau de transport de la Capitale (RTC). 

CE QU’ILS ONT DIT  

• « On essaye de séduire le gouvernement de la CAQ. Les coûts seront astronomiques. Par contre, les wagons vont être réalisés à La Pocatière. Ça veut dire que l’argent va demeurer au Québec (...) C’est de la poudre aux yeux », Patrick Paquet, chef d’Équipe Priorité Québec 
• « Je vois d’un bon œil que la Ville s’entende avec un partenaire qui a acquis Bombardier (...) Savoir que le matériel roulant soit conçu et assemblé au Québec est d’autant plus réjouissant », Jackie Smith, cheffe de Transition Québec.  
• « Si la Ville trouve que c’est une bonne nouvelle, je pense que c’est une bonne nouvelle. Mais je n’ai pas le fin détail », Jonatan Julien, ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale.