Tramway: la CAQ autorise la rue partagée mais... laisse la porte ouverte à un tunnel plus long
Jean-Luc Lavallée | Journal de Québec
Après des semaines de chicane avec la Ville de Québec, le gouvernement Legault a officialisé, noir sur blanc dans un décret, le choix de la rue partagée sur René-Lévesque, tout en laissant la porte entrouverte à un tunnel plus long au centre-ville pour le tramway.
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Si le tramway doit être implanté en surface, dans le secteur Cartier (entre les avenues De Bourlamaque et De Salaberry) sur une portion d’environ 500 mètres, il n’y a plus qu’une seule option au menu : la rue partagée, à 20 km/h, où les véhicules cohabiteront sur la même voie avec les cyclistes et les piétons.
C’est le scénario privilégié depuis le tout début par l’administration Marchand qui a eu gain de cause dans son bras de fer avec le gouvernement, malgré les sorties intempestives de certains ministres locaux qui s’opposaient à cette vision. Le ministre Éric Caire avait même reproché à la Ville de «polluer l’existence» des automobilistes avant de se rétracter.
Une recommandation par défaut?
Le décret environnemental laisse entendre qu’il s’agit toutefois d’une recommandation par défaut, puisque le ministère ne dispose pas d’informations suffisantes sur les impacts des deux autres variantes proposées à l’origine par la Ville de Québec.
Les deux autres scénarios, abandonnés par le Bureau de projet, permettaient de conserver au moins une voie de circulation en direction est ou deux voies de circulation exclusives aux véhicules. Ces scénarios auraient toutefois entraîné l’abattage d’un nombre important d’arbres sur René-Lévesque.
«Dans le cas d’une insertion en surface dans ce tronçon, considérant le niveau d’information insuffisant pour évaluer les impacts et les mesures d’atténuation des variantes d’aménagement 2 et 3 dans les documents cités à la condition 1, ces deux variantes ne peuvent être réalisées», tranche le ministère de l’Environnement, qui oblige donc la Ville à aller de l’avant avec la rue partagée.
Tunnel plus long au centre-ville
Le décret adopté par le conseil des ministres laisse toutefois la porte ouverte à un autre scénario afin d’éviter celui de la rue partagée : un tunnel plus long au centre-ville jusqu’à l’avenue des Érables. À l’heure actuelle, le tramway doit circuler sous terre, sur une distance de 1,8 km entre l’avenue Turbull en Haute-Ville et le Jardin Jean-Paul-L’Allier dans Saint-Roch.
«Concernant la construction du tronçon de son projet situé entre l’avenue des Érables et l’avenue Turnbull, la Ville de Québec peut réaliser le scénario original comprenant une insertion souterraine», peut-on lire.
Le coût d’une telle option a cependant déjà freiné les ardeurs du Bureau de projet. La Ville avait dû faire le choix, à regret, d’un tunnel «court» dans le secteur de la Colline parlementaire en raison des contraintes budgétaires. L’enveloppe du projet de tramway, faut-il le rappeler, est déjà passée de 3,3 G$ à environ 3,9 G$.