Traitement-choc à l’étranger pour la tumeur d’une fillette
La petite Megan se rendra aux États-Unis pour une radiothérapie ciblée


Nora T. Lamontagne
Une résiliente petite Québécoise de cinq ans s’exilera bientôt au Tennessee pour éliminer une tumeur qui menace de la rendre aveugle, grâce à un traitement prometteur qui n’est pas encore disponible ici.
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«Megan sait qu’elle a un bobo dans sa tête que les autres enfants n’ont pas, et qu’on s’en va en voyage pour la guérir», résume sa maman, Stéphanie Sauvé.
La mère et la fille s’envoleront d’ici la fin du mois pour Memphis, au Tennessee, où elles sont attendues par le personnel de l’hôpital pédiatrique St. Jude, qui prendra le relais du CHU Sainte-Justine.
Pendant son séjour de deux mois, Megan Boileau-Sauvé sera traitée pour qu’on élimine une récidive de tumeur au cerveau non cancérigène qui s’approche dangereusement de son nerf optique gauche.
Un horaire de premier ministre
«Les deux premières semaines, on m’a dit qu’elle aurait un horaire de premier ministre. Elle va revoir tous les spécialistes et refaire ses examens pour être à jour», explique Stéphanie Sauvé.
La femme met sur pause son emploi dans le domaine des assurances pour l’accompagner.
Puis suivront les traitements de protonthérapie quotidiens – une forme très ciblée de radiothérapie –, qui s’annoncent éprouvants pour la fillette qui devient claustrophobe dans ces espaces clos.
Mais, contre la maladie, sa petite Megan a toujours été d’un courage exemplaire, et ce, dès son plus jeune âge, soutient sa mère.
À 10 mois à peine, une première tumeur au cerveau non cancérigène lui avait été diagnostiquée, entraînant une série de 72 séances de chimiothérapie intraveineuse, de scans et d’injections de toutes sortes.
«Au début, je ne savais même pas si ma fille entrerait à l’école», se souvient la mère de 28 ans.
Comme une grande
Mais Megan a guéri, et a même commencé la maternelle avec ses camarades de classe il y a quelques semaines, à son grand bonheur.
«Pour l’instant, elle peut fonctionner comme les autres enfants. Elle doit seulement porter des lunettes de protection comme elle ne voit pas de l’œil droit», explique sa mère.
Malheureusement, une récidive est venue assombrir sa rentrée, et menacer son précieux œil gauche.
Toutes deux espèrent que ce voyage à Memphis marquera l’élimination définitive des cellules problématiques et un retour à la normale grâce à ce traitement qui laisse moins de séquelles que d’autres sur la croissance des enfants.
En attendant les résultats, Stéphanie Sauvé aimerait simplement que les Québécois aient une pensée encourageante pour Megan, et pour les autres petits malades.
«Ça fait du bien de savoir qu’on n’est pas seul», dit-elle simplement.
► La protonthérapie coûte des centaines de milliers de dollars, mais est remboursée par la Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ) dans ce cas-ci.