Tragédie de Laval: «Nous, on a perdu, lui, il gagne», dénonce la mère d’une victime

Samuel Roberge
La mère d’un des deux enfants qui ont été tués par Pierre Ny St-Amand, ce chauffeur d’autobus qui a foncé dans une garderie de Laval en février 2023, se sent abandonnée par le système de justice qui a officiellement déclaré l’homme originaire du Cambodge non criminellement responsable de cette tragédie, mardi.
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Jessica Therrien, mère de la défunte Maëva, 5 ans, n’a aucunement été soulagée lorsqu’elle a entendu le verdict prononcé par le juge Éric Downs, aujourd’hui.
Elle admet d’ailleurs avoir eu besoin de quitter la salle d’audience puisque «le juge n’arrêtait pas de traiter le chauffeur comme une victime».

«Il n'arrêtait pas de dire "Pauvre lui avec tous les traumatismes dont il a vécus", puis tout ça, donc c'était lui la victime», s’attriste Mme Therrien au micro de Richard Martineau sur les ondes de QUB radio et télé, diffusé simultanément au 99,5 FM Montréal.
«Ça a été extrêmement lourd, extrêmement douloureux, parce que lui a fait beaucoup plus de victimes [...], puis lui aurait pu aller chercher de l'aide. Nous, notre fille, elle ne reviendra plus jamais», poursuit-elle.

Mme Therrien confie avoir eu le profond sentiment que le système faisait preuve de plus d’empathie envers M. Ny St-Amand qu’envers les familles dévastées à qui cet homme a arraché un enfant.
«On a pitié de lui», dénonce la mère de Maëva.
Elle souligne aussi que le système prendra davantage soin de M. Ny St-Amand que les victimes qui ont perdu un proche ou qui ont été traumatisées par cet événement.
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
«Nous, on n'aura jamais de services payés, nous, on doit aller payer nos psychologues, l'IVAC (Indemnisation des victimes d’actes criminels) paye 95 $. Je ne sais pas si vous savez, un psychologue, c'est rendu 175 $, donc, c'est nous qui devons débourser pour les psychologues, ou peu importe tous les intervenants qu'on a besoin, fustige-t-elle. Lui, il est correct, tant qu'il est à Pinel, tout va lui être payé, [...] nous, on a déjà perdu, on perd encore plus, puis lui, il en gagne, donc, je n'arrive pas à me faire...»
Voyez l’entrevue intégrale de Jessica Therrien dans la vidéo ci-haut.