Tragédie de la garderie de Laval: le procès du chauffeur d’autobus Pierre Ny St-Amand s’ouvre lundi

On en saura enfin un peu plus sur ce qui s’est passé le matin où un chauffeur a foncé avec son autobus sur une garderie de Laval, tuant ainsi deux enfants, puisque le procès dans lequel son état mental sera décortiqué s’ouvre lundi.

Vingt-cinq mois après le drame, le procès devant jury de Pierre Ny St-Amand devait s’ouvrir lundi pour deux meurtres. Mais ce sera finalement le juge de la Cour supérieure Eric Downs qui entendra seul une preuve commune présentée par la poursuite et la défense.

Les parties avaient conclu en février que le Lavallois de 53 ans ne pouvait être reconnu criminellement responsable des meurtres de Jacob Gauthier, 4 ans, et Maëva, 5 ans.

Deux ans plus tôt, l’accusé aurait embouti avec son autobus une garderie située au bout d’un cul-de-sac dans un quartier résidentiel de Laval.

En plus des deux petites victimes, plusieurs autres bambins ont été blessés, certains gravement, sous la violence de l’impact.

Des témoins de l’horrible scène avaient mentionné à l’époque aux médias que le chauffeur d’autobus s’était ensuite dénudé pour finalement être maîtrisé par des parents sur place. Il était en psychose au moment du drame, selon son avocate, M^e Véronique Talbot.

Témoignages de psychiatres

Les psychiatres Kim Bédard-Charette et Sylvain Faucher, qui ont évalué le chauffeur d’autobus, viendront présenter leurs rapports d’expertise. Et les parents de certaines victimes pourraient également venir témoigner, a-t-il été annoncé.

À la lumière de ce qu’il aura entendu pendant les quelques jours d’audience, le magistrat devra ensuite déterminer si Ny St-Amand peut être reconnu non criminellement responsable.

Dans aucun cas récent, un juge n’a renversé une telle suggestion de la Couronne et de la défense. Ce verdict ferait en sorte que Pierre Ny St-Amand séjourne dans un institut psychiatrique plutôt que dans un pénitencier.

La poursuite compte ensuite demander à ce que Pierre Ny St-Amand soit déclaré délinquant à haut risque, ce que la défense entend contester.

«Ça restreint considérablement ce que la Commission d’examen des troubles mentaux peut déterminer quant à la détention d’un accusé. Elle est ordonnée et doit être maintenue sauf exception très particulière», avait souligné en février le procureur de la Couronne M^e Simon Blais, qui fait équipe avec M^e Karine Dalphond.

L’accusé séjourne depuis deux ans à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel.