Une Américaine pincée à la frontière: coup dur pour un réseau «bien organisé» de trafic d’armes à feu

Une enquête de très longue haleine vient enfin d’aboutir par l’arrestation de quatre personnes impliquées dans un réseau qui importait des armes à feu américaines au Canada.

L’Équipe intégrée de lutte contre le trafic des armes à feu (EILTA), qui regroupe divers corps de police, était fin prête, dimanche soir.

Grâce à des renseignements, ses troupes avaient appris qu’Estella Tomah, originaire de Mooers Forks, dans l’État de New York, était sur le point de traverser illégalement la frontière à travers les bois.

Quand on a passé les menottes à la femme de 44 ans, au bout de la montée Clinton, à Franklin, en Montérégie, la suspecte aurait eu en sa possession huit armes de poing.

Cela a ensuite mené à l’arrestation, lundi matin, de Jay Axel Stevens, 31 ans, de Gatineau, ainsi que de Norman Jr Chabot, 29 ans, de Maniwaki, en Outaouais.

Un autre suspect de 27 ans a été arrêté, mais relâché pour la suite des procédures.

Graves accusations

Grâce notamment à des perquisitions, 11 armes de poing, trois armes d’assaut et deux armes de chasse ont été récupérées par les enquêteurs, selon un bilan provisoire.

Tomah, Stevens et Chabot font face à quatre chefs d’accusation, dont importation d’armes à feu.

Leurs crimes ont été commis entre le 26 juillet 2024 et dimanche soir, indique l’acte d’accusation.

«On parle quand même d’un réseau bien organisé, une enquête qui était en cours depuis deux ans», mentionne Marc Tessier, porte-parole de la Sûreté du Québec.

Selon la police provinciale, l’organisation, qui est désormais en partie démantelée, sélectionnait un passeur pour importer les armes à feu.

«C’est pour ça que notre groupe d’intervention était sur place prêt à intervenir [dimanche soir]», indique M. Tessier.

Homicide involontaire

Contrairement à l’Américaine, les trois hommes étaient déjà connus des services policiers.

Stevens a écopé de six ans de pénitencier pour homicide involontaire à cause de son implication dans la mort d’un jeune de 18 ans, en 2016.

Un autre individu a été condamné à la prison à vie, comme il a abattu la victime avec une arme à feu.

Quant à Chabot, il a eu plusieurs démêlés avec la justice au fil des ans.

L’an dernier, le Tribunal lui a imposé 180 jours de détention avec sursis pour usage négligent et possession non autorisée d’une arme à feu.

Ironique

Cette opération majeure à la frontière survient alors qu’une rencontre doit avoir lieu mardi à la Maison-Blanche entre le président américain, Donald Trump, et le premier ministre canadien, Mark Carney.

Ironiquement, depuis son retour au pouvoir, Trump a déclenché une guerre commerciale sans précédent contre le Canada, sous le prétexte que son allié de longue date est responsable de l’afflux de fentanyl qui entre aux États-Unis.

– Avec l’Agence QMI