Toutes mes excuses à «El Matador»!


Marc Calixte
Je dois admettre mes torts. En début de saison, j’avais exprimé certains doutes concernant le botteur des Alouettes José Maltos Diaz.
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De toute vraisemblance, je n’avais pas raison d’être sceptique face à monsieur Maltos que j’aime pourtant surnommer «El Matador».
L’évidence a sauté aux yeux vers la fin du quatrième quart, jeudi dernier à Calgary, quand le botteur a effectué un placement de 58 verges pour permettre aux Alouettes de l’emporter par le pointage de 23 à 21 contre les Stampeders.
Non seulement «El Matador» a réussi son botté, mais c’est son attitude qui fait que je lui dois des excuses.
Avec conviction
C'est un gars qui avait la conviction que le ballon allait passer entre les deux poteaux, peu importe la distance. Les partisans de Calgary avaient beau tenter de faire du bruit, rien ne semblait pouvoir le déranger. Je pense qu’un avion aurait pu lui tomber dessus qu’il aurait néanmoins réussi son placement.
C’était fou! Le botté était long et au centre des poteaux. Je pense qu’il aurait pu réaliser un placement de 65 verges.
Souvent, lorsqu’un botteur doit ainsi réaliser un long placement en fin de rencontre, il regarde les poteaux, s’ajuste, regarde à nouveau les poteaux et s’ajuste encore. Maltos, lui, s’est placé directement avec un langage corporel démontrant de la confiance. Il était dans l’instant présent.
Une réponse révélatrice
Je qualifiais déjà «El Matador» d’indomptable quand j’ai appris la teneur d’une conversation entre le botteur mexicain et mon collègue du Journal Benoît Rioux, qui était sur place à Calgary, au terme du match.
Rioux lui a donc demandé si ce botté de 58 verges représentait, à ses yeux, le plus important depuis le début de sa carrière dans la Ligue canadienne de football. Il s’agit quand même d’un record d’équipe dans l’histoire des Alouettes.
«Non, mon botté le plus important sera le prochain», a répondu Maltos, spontanément.
Wow! Pour moi, cette réponse veut dire beaucoup.
L’élément chance...
Chapeau également à McLeod Bethel-Thompson qui, comme vétéran quart-arrière, répète rarement les mêmes erreurs. Après avoir subi une interception au premier quart, il s’est ajusté à la défensive adverse. Les joueurs de la ligne offensive ont aussi fait du bon travail devant lui, dont les bloqueurs Nick Callendar et Jamar McGloster.

En terminant, sans jouer les rabat-joie, les Alouettes ont quand même joué un peu de chance à Calgary si on tient compte que la recrue montréalaise Damien Alford, un receveur de passes, est tombé au combat dès le premier quart, tandis que le quart-arrière Vernon Adams fils a dû quitter le match au troisième quart. En fait, puisque Davis Alexander et Tyson Philpot étaient absents pour les Alouettes, on peut aussi dire que les deux équipes avaient des effectifs plus équivalents à partir du troisième quart.
Quoi qu’il en soit, les Alouettes ont gagné. Faisant face aux Roughriders de la Saskatchewan samedi, l’unité défensive devra être efficace pour contrer le porteur de ballon A.J. Ouellette. Le receveur de passes Samuel Emilus, qui est originaire de Montréal, pourrait aussi représenter un danger dans sa ville natale.
Propos recueillis par Benoît Rioux