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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

«Tout s’écroulait autour de nous»: le père d’Alexandre Bissonnette raconte comment il a appris que son fils était responsable de la tuerie de la Grande Mosquée de Québec

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Agence QMI

2025-03-01T16:45:00Z
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Le père d’Alexandre Bissonnette, Raymond Bissonnette, publiera le 5 mars un livre dans lequel il évoque les répercussions du geste irréparable commis par son fils à la Grande Mosquée de Québec en 2017, sur sa vie et celle de ses proches.

• À lire aussi: Tuerie de la Grande Mosquée de Québec: du progrès?

Dans le premier chapitre de Quand il n’y a pas de mots, dont un extrait a été publié sur le site internet des Éditions JCL, M. Bissonnette raconte comment s’est déroulée pour lui la soirée du 29 janvier 2017.

Ce soir-là, Alexandre Bissonnette a soupé avec ses parents et son frère avant de leur dire qu’il irait à son club de tir.

«Durant le repas, rien ne laissait présager la catastrophe qui allait se produire dans les heures suivant son départ, indique le père de famille. Il était amateur de chasse et pêche depuis des années et allait souvent avec des amis s’adonner à ces sports.»

Plus tard, après avoir appris qu’une tuerie était survenue à la Grande Mosquée de Québec, Raymond Bissonnette n’a pas été en mesure de rejoindre son fils et a commencé à s’inquiéter.

Il est même allé jusqu’à appeler au 911 pour signaler sa disparition.

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Des policiers du groupe tactique d’intervention sont ensuite arrivés à sa résidence et leur ont passé les menottes à sa femme, son fils, le frère d’Alexandre, et lui-même.

«Durant ces longues minutes passées agenouillé, je continuais d’espérer qu’Alexandre n’était pas mêlé au drame. Mais en même temps, je commençais à entrevoir le cauchemar qui se dessinait», relate-t-il.

C’est uniquement le lendemain que le tout s’est concrétisé, lorsque deux agents de la Gendarmerie royale du Canada qui les accompagnaient leur ont annoncé que leur fils Alexandre était le seul responsable de la fusillade ayant fait six victimes et plusieurs blessés.

«Vers la fin de la journée du 30 janvier, un cauchemar bien pire que tout ce que j’aurais pu imaginer est devenu réalité», écrit-il.

«Même si je m’attendais à ce que l’on m’annonce quelque chose de terrible, ça ne pouvait être pire, ajoute-t-il. Nous étions tous les trois dans un état de choc et d’incompréhension totale. Tout s’écroulait autour de nous, je ne pouvais croire qu’Alexandre soit mêlé à ce terrible drame. Je ne pouvais plus parler, il n’y avait pas de mots pour exprimer mon ressenti.»

Mieux comprendre l’ensemble des événements

C’est notamment afin d’offrir davantage de détails à la population et pour partager son histoire que Raymond Bissonnette a choisi de publier cet ouvrage.

«Il est bien évident que notre épreuve n’a aucune commune mesure avec celle des survivants de cette épouvantable tragédie», écrit-il dans l’avant-propos.

«Mon intention n’est absolument pas de convaincre qui que ce soit de quoi que ce soit et surtout pas de chercher à excuser de quelque façon le terrible crime commis par mon fils, ajoute-t-il. C’est quelque chose qu’il nous est impossible d’oublier et qui restera pour toujours condamnable à nos yeux, peu importe les circonstances.»

C’est après des discussions avec son fils au cours des dernières années qu’il a décidé de prendre la plume.

«À la suite de son incarcération, Alexandre a commencé à s’ouvrir et à me raconter ce qu’il n’avait jamais partagé auparavant, mentionne-t-il. C’est à ce moment que j’ai ressenti le besoin de raconter son histoire et l’ensemble des faits, dont certains peu connus du grand public. De plus, les médias ont rapporté que l’absence d’un procès avait laissé plusieurs questions sans réponses.»

Les droits d’auteur perçus par la vente du livre seront d’ailleurs versés à la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais, qui œuvre afin de soutenir les victimes d’intimidation en milieu scolaire.

Quand il n’y a pas de mots sera offert en librairie dès le 5 mars 2025.

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