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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Tout pour survivre au cauchemar du tunnel

La fermeture de trois voies sur six dans le tunnel à compter du 31 octobre prochain fera mal

David Morneau, Vice-président exécutif et chef de l'exploitation, groupe Morneau
CHANTAL POIRIER/LE JOURNAL DE MONTRÉAL
David Morneau, Vice-président exécutif et chef de l'exploitation, groupe Morneau CHANTAL POIRIER/LE JOURNAL DE MONTRÉAL Photo Chantal Poirier
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2022-10-22T04:00:00Z
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Achats de camions, primes de nuit, locations de stationnements... une entreprise québécoise de transport fait tout ce qu’elle peut pour éviter que la fermeture du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine à la fin d’octobre soit « catastrophique » ces trois prochaines années.

« Une voie pour sortir le matin de Montréal, c’est catastrophique », lance David Morneau, vice-président exécutif et chef de l'exploitation du Groupe Morneau, qui a son siège social à Saint-Arsène, dans le Bas-Saint-Laurent.

« On est passé au travers de Turcot, de Champlain, là on est rendu au tunnel », dit-il, avec une dose d’optimisme en voyant l’industrie se serrer les coudes.

Le 31 octobre prochain, ce n’est pas l'Halloween qui risque de faire peur aux entreprises de transport, mais la fermeture de trois voies sur six dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine pour un projet de réfection majeure.

Dans sa présentation, Québec ne passe pas par quatre chemins et prévient qu’il faudra prévoir trois fois plus de temps pour accéder au tunnel en direction de Montréal et quatre fois plus en direction de la Rive-Sud.

Stationnements loués

Au Groupe Morneau, on prépare un plan pour éviter les mauvaises surprises.

L’entreprise, qui a un chiffre d’affaires de 165 millions $, met les bouchées doubles pour atténuer l’impact, mais elle estime que les gens vont devoir s’attendre à des délais de livraison plus longs qu’à la normale.

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Chez lui, une vingtaine de ses chauffeurs partent chaque jour sur la Rive-Sud. Et pour poursuivre les opérations sans heurts, le groupe a un plan B.

« On a loué des stationnements supplémentaires sur la Rive-Sud pour nos remorques, à Boucherville, près de Varennes », explique David Morneau, qui a son plus important quai de transbordement à Anjou, à Montréal.

« La nuit, vers 2 heures du matin, lorsque c’est mort d’habitude, ça sera important de faire traverser nos marchandises le plus rapidement possible », indique l’homme à la tête de l’entreprise de quatrième génération. Et le cauchemar des Québécois pourrait même laisser un arrière-goût à nos voisins ontariens, qui vont devoir apprendre à vivre avec ce ralentissement.

« On fait beaucoup de l’Ontario vers le Québec. On va bifurquer le volume ontarien pour éviter qu’il passe par Montréal », souligne M. Morneau.

Au lieu de prendre l’autoroute 40 à Vaudreuil-Dorion, les camions vont prendre l’autoroute 30 et rester sur la Rive-Sud.

Alors que les chauffeurs se font de plus en plus rares, il faudra en trouver qui acceptent de travailler tard pour pouvoir livrer la marchandise à temps.

Québec a déjà installé un affichage en temps réel du temps requis pour atteindre le tunnel et prévoit une présence policière accrue les premiers temps. 


À Anjou, le Groupe Morneau est sur un pied d’alerte à son centre de contrôle en vue de la fermeture du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine le 31 octobre

Répartition

Photo Chantal Poirier
Photo Chantal Poirier

Sylvain Parent, chef répartiteur du Groupe Morneau, a un rôle stratégique dans le ballet des camions. C’est lui qui les suit en temps réel sur son écran. Il devra répartir les cueillettes lors de la réfection majeure du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. « J’aime ça. Ça fait 20 ans que je le fais », lance-t-il. 

Gestion des cueillettes

Photo Chantal Poirier
Photo Chantal Poirier

Des équipes du Groupe Morneau doivent gérer plus de 1000 cueillettes par jour. De la palette au chargement complet, il faut être à son affaire. Des appareils permettent d’identifier les marchandises et des clés de camion sont toujours à portée de main pour répondre aux besoins urgents des clients. 

Quai de transbordement

Photo Chantal Poirier
Photo Chantal Poirier

Au quai de transbordement, les noms des villes québécoises défilent les uns après les autres. La marchandise qui arrive repart en l’espace de quelques heures à peine ailleurs dans la province. La fermeture du tunnel, qui accueille 120 000 véhicules par jour, dont 13 % sont des camions, exigera de l’organisation.

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