«Tout le monde criait, tout le monde était en panique»
Catherine Pellerin | TVA Nouvelles
Le tragique accident qui s’est produit mardi soir entre un autocar et une voiture à Saint-Fabien ébranle toute la région. La soirée fut difficile pour les services d’urgence et certains automobilistes qui sont intervenus sur les lieux.
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Un père et sa fille de 17 ans, de la région de Rivière-du-Loup, sont arrivés, quelques minutes après la collision.
«Nous sommes arrivés, il y avait des cris qui venaient de partout. Il y avait du monde partout, des gens qui étaient encore dans l’autobus qui criaient», raconte la jeune Amy D’Amour.
Amy et son père ont rapidement porté secours aux nombreux blessés.
«On a tout d’abord aidé le chauffeur d’autobus parce qu’il était pris dans son autobus. Puis, j’ai vu un monsieur marcher tout seul. Il avait la figure en sang, il était en chemise, il grelottait. J’ai vu plusieurs fractures, du monde vraiment sous le choc», explique la jeune femme.
«C’est la première fois que j’arrivais sur le lieu d’un accident avec autant de monde», ajoute son père, René D’Amour. «Tout le monde criait, tout le monde était en panique. Ce n’était pas beau à voir.»
L’homme se dit d’ailleurs très fier de sa fille qui a su garder son sang-froid.
Le maréchal-ferrant a réussi à extirper du profond fossé plusieurs occupants de l’autobus et les a installés dans son camion pour les réchauffer.
«Il ne faut pas oublier qu’ils se sont mis relax dans l’autobus pour faire leur trajet», dit M. D’Amour. «Il y avait certaines personnes qui étaient nu-pieds, personne n’avait son manteau. Je devais avoir une dizaine de personnes ensanglantées debout, plantées à l’arrière de mon camion.»
Une scène digne des films d’Hollywood
La caserne de Saint-Simon a été appelée en renfort.
«C’était une scène digne des films d’Hollywood», affirme Samuel Beaulieu, directeur par intérim du service incendie de Saint-Simon. «L’arrivée sur les lieux est très pénible, mais une fois que les ambulanciers sont là et qu’on commence à prendre en charge les personnes, ça va mieux.»
Comme après chaque drame, les pompiers peuvent recevoir de l’aide psychologique.
« On reste humain, ça vient nous chercher émotionnellement», lâche M. Beaulieu. «Quand on arrive en fin d’intervention puis qu’on réalise qu’on a sauvé 39 personnes, c’est encourageant.»
Compte tenu des circonstances, tous craignaient que le bilan s’alourdisse.
L’identité de l’homme et de la femme, qui ont perdu la vie, a d’ailleurs été dévoilée. Il s’agit de Nadine Lapointe, 55 ans de Québec, qui était passagère de l’autobus, et de Evan Rivest-Girard, 24 ans de Rimouski, qui était le conducteur de la voiture.
Une autoroute réclamée
Ce mercredi, il était encore possible de constater des traces de l’impact en bordure de la route 132. Un accident fatal qui rappelle la nécessité d’améliorer la sécurité du secteur.
« On a plusieurs accidents par année, quelques mortels par année», estime M. Beaulieu. «Avoir une autoroute 20 complète, c’est sûr que cet événement-là ne serait pas arrivé.»