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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Tout ce qu’on devrait savoir avant d’acquérir une arbalète

Le spécialiste Pierre Roy prodigue de judicieux conseils sur ces armes à jet que sont les arbalètes.
Le spécialiste Pierre Roy prodigue de judicieux conseils sur ces armes à jet que sont les arbalètes. Photo PATRICK CAMPEAU
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Photo portrait de Patrick Campeau

Patrick Campeau

2025-08-16T04:00:00Z
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Une des plus grandes révolutions dans le monde de la chasse s’est produite en 2010, lorsqu’on a permis d’utiliser l’arbalète en même temps que l’arc.

Depuis lors, ces engins n’ont cessé d’évoluer et de gagner en popularité. De nouveaux fabricants sont apparus sur le marché et les grandes bannières déjà existantes ont su s’adapter et progresser.

Pendant 14 ans, Pierre Roy, de Rougemont, a enseigné le module «Initiation à la chasse à l’arc et à l’arbalète» (ICAA) du programme PESCOF. Il est également représentant promotionnel pour deux joueurs majeurs de l’industrie, Excalibur et Bowtech. Ce dernier a bien voulu aider les lecteurs du Journal à s’y retrouver pour faire un choix éclairé avant d’acheter ce type d’arme. Voici l’essentiel de ses conseils.

Les technologies

Tout comme pour l’arc, il y a des arbalètes traditionnelles, également connues sous les appellations «classiques» ou recurves, et d’autres de type démultiplié, communément appelées «à poulies». Pour l’arbalète, aussi, il y a deux systèmes d’étirement générant sensiblement les mêmes performances. Les modèles à poulies offrent la possibilité d’avoir, entre autres, des armes moins larges. Toutefois, l’ajout de cette quincaillerie peut augmenter les risques de bris. De plus, pour remplacer une corde, il faut faire appel à un technicien qui s’y connaît. Les arbalètes dites traditionnelles sont un peu plus amples, plus fiables et on peut aisément changer une corde au besoin.

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Coût vs prouesse

«La gamme de prix des arbalètes s’étend de 500 à plus de 2500$. Comme pour n’importe quoi d’autre, le budget est important, mais les performances, la réputation et la garantie sont des points essentiels à prendre en considération. Normalement, entre 800 et 1600$, on peut acquérir une arme de renom, efficace, performante, très bien équipée et dotée d’une garantie à vie sur plusieurs de ses éléments. Il ne reste habituellement que le modèle et la vitesse des flèches à choisir», précise le spécialiste interrogé.

Après l’achat, plusieurs marchands vont offrir de monter l’arbalète sans frais. Une option qui est très intéressante pour les modèles à poulies, mais pas vraiment pour une version traditionnelle, car le montage se fait facilement et ça permet à l’utilisateur de mieux connaître son arme.

À vérifier

Votre acquisition est montée et prête à tirer ses premières flèches. Une étape préliminaire est requise toutes les fois qu’on veut utiliser l’arbalète, soit de vérifier les branches et la corde. Si l’un ou l’autre de ces éléments est endommagé un tant soit peu, il peut se briser à n’importe quel moment et infliger de sérieuses blessures à l’utilisateur. Prenez l’habitude d’appliquer régulièrement de la cire en frottant, avec un peu de pression, entre le pouce et l’index. Les doigts deviendront chauds, ce qui permettra à la cire de s’étendre uniformément et, ainsi, d’accroître sa durée de vie.

Les tiges

Les arbalètes ont des flèches courtes, comparativement aux arcs. Au fil du temps, l’aluminium a été délaissé au profit du carbone. Chaque fabricant recommande un type de flèche et un poids spécifique en ce qui a trait à la pointe. Il est primordial de respecter ces spécifications et de ne pas tenter d’augmenter la masse. Il faut se rappeler que l’arme a été conçue pour être utilisée avec une pesanteur précise en fonction de l’usure des branches et de la calibration du télescope.

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La lunette de visée

On ne le dira jamais assez, il faut ajuster l’arme avant d’aller chasser. La grande majorité des télescopes sont gradués et même, souvent, éclairés. Cette graduation est faite en fonction des spécifications de l’engin et elle demeure valide tant et aussi longtemps qu’on les respecte. Même si la calibration se rend parfois jusqu’à 100m et qu’il est possible de placer adéquatement un tir à un tel éloignement, il faut se rappeler qu’une projection sur un gibier à cette distance est nettement déconseillée. «Pour nos gros mammifères, la limite raisonnable de tir est de 40m ou moins, et ce, en fonction des conditions comme le vent, la pluie, les branches, etc.», précise celui qui chasse avec des armes de jet depuis trois décennies.

Du tranchant

Même si les pointes rétractables se sont beaucoup améliorées avec le temps, il faut s’assurer qu’elles sont conçues pour votre arbalète. Si votre arme génère des envolées à une vitesse de plus de 400 pi/s, il se peut que certains modèles s’ouvrent en plein vol, occasionnant alors une trajectoire désastreuse. Pour les pointes fixes, les manufacturiers s’efforcent de minimiser l’impact lors du vol. Par exemple, en utilisant celles d’Excalibur avec votre arbalète de la même marque, vos pointes d’exercice et celles de chasse auront la même trajectoire et la même précision finale.

La réglementation exige d’utiliser des pointes de chasse spécifiques pour le gros gibier. Avec les versions fixes, il faut aligner les trois lames avec les empennes de la flèche. Il est rare que tout soit parfait en vissant simplement, car, la plupart du temps, elles ne sont pas alignées. On ne peut pas serrer davantage et, si on fait marche arrière, on risquera d’avoir une pointe lousse, ce qui est totalement déconseillé. En plaçant un O-ring en caoutchouc, qu’on peut trouver chez un marchand de pièces automobiles, sur la tige de la pointe de chasse, vous pourrez aisément l’aligner avec les empennes, et ce, sans déranger du tout la qualité du vol.

Les flèches

Certains utilisent les mêmes tiges pour la chasse que pour l’entraînement. En général, les puristes vont opter pour des flèches spécialement destinées à la chasse. Ils doivent cependant effectuer quelques tirs d’exercice avec celles-ci. Les modèles munis d’encoches lumineuses sont devenus très populaires, car on peut voir plus facilement l’impact de la flèche sur notre gibier et il est nettement plus facile de la retrouver par la suite, surtout qu’elle révèle d’importantes informations en ce qui a trait à la couleur du sang, à l’odeur, etc.

La vérification du tir est cruciale, car on ne chasse pas avec les mêmes pointes que celles avec lesquelles on s’entraîne. Il existe sur le marché différentes cibles conçues pour le tir avec des pointes de chasse. Même si ce n’est pas idéal, puisqu’on risque alors de les endommager, dites-vous que c’est un tout petit prix à payer pour vous assurer de prélever proprement votre gibier. Pour en savoir plus, visitez le site lappelduroy.com.

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