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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Tout ce que vous devez savoir sur le contrat de Price, et les probabilités qu’il soit échangé

Martin Chevalier / JdeM
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Photo portrait de Nicolas Cloutier

Nicolas Cloutier

2025-05-15T14:00:00Z
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Est-ce que Carey Price sera échangé cet été alors qu’il ne joue plus depuis 2022? Nul ne peut le prédire. On pense cependant que refiler son contrat n’aura jamais été aussi probable que maintenant.

À l’approche de l’été le plus déterminant, possiblement, du règne du directeur général du Canadien de Montréal, Kent Hughes, et à un an de l’échéance de l’immense contrat du gardien étoile, qui n’a virtuellement aucune chance de revenir au jeu en raison de problèmes aux genoux, ce scénario devient extrêmement pertinent à envisager.

Pourquoi le contrat devient-il échangeable? Pourquoi Hughes voudrait-il échanger ce contrat alors qu’il pourrait laisser la dernière année s’écouler? Pourquoi une équipe voudrait-elle du contrat d’un joueur qui ne joue plus depuis 2022?

Les informations qui circulent à ce sujet portent à confusion. Price n’est plus dans les parages, il n’est plus accessible aux médias. Il règne une certaine opacité autour de sa situation.

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On démêle tout ça pour vous; voici tout ce qu’il faut savoir à ce sujet.

Établissons rapidement quelques faits...

  • Price écoulera en 2025-2026 la dernière année de son contrat de 8 ans, d’une valeur totale de 84 M$. Son salaire pour la saison à venir est de 7,5 M$.
  • «N’est-ce pas plutôt 2 M$?» Non! À son salaire de base de 2 M$, il faut ajouter le dernier boni à la signature qui doit être versé à Price, lequel est de 5,5 M$.
  • Il a été rapporté sur certaines plateformes que ce boni sera versé à Price le 1er juillet. On nous dit qu’il sera plutôt versé le 1er septembre, information que le collègue Renaud Lavoie a corroborée pour nous.
  • Pourquoi ça nous intéresse? Parce qu’une équipe qui obtient Price avant le 1er septembre doit assumer le versement de ce boni.
  • Nous avons cependant des raisons de croire que ce boni est couvert en bonne partie par la compagnie d’assurance avec laquelle le Canadien fait affaire. Dans une large étude publiée en 2013 sur les pertes financières engendrées par les commotions cérébrales, le Dr Michael D. Cusimano rapportait que les compagnies d’assurance couvrent 80% du salaire d’un joueur blessé après une absence de 30 matchs. Or, une publication de la défunte base de données publique CapFriendly, qui a été achetée par les Capitals, faisait allusion en 2021 à un plafond de 60% pour le salaire assurable des joueurs de 35 ans et plus. 
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  • Nous ne pouvons confirmer que les assurances couvrent 60% du boni à la signature (et du salaire) de Price sans avoir le contrat en main propre, mais on peut présumer que les assurances en couvrent une portion appréciable. Ainsi, le boni n’est peut-être pas un obstacle aussi majeur qu’on pourrait le croire dans la quête de Hughes de refiler le contrat de Price à une autre équipe.
Quelle serait cette équipe?

Ces quatre formations devraient jouir d’un espace important sous le plafond salarial cet été, selon les projections de PuckPedia: Sharks de San Jose (43,9 M$), Blue Jackets de Columbus (41,27 M$), Blackhawks de Chicago (30,97 M$) et Ducks d’Anaheim (38,63 M$).

Si elles ne désirent pas dépenser outre mesure, elles verront peut-être pragmatiquement le contrat de Price, qui occupe 10,5 M$ de toute masse salariale, comme un moyen d’atteindre le plancher, fixé à 70,6 millions pour 2025-2026.

Revenons à ce fameux boni. Incommoderait-il vraiment un propriétaire de la LNH se voyant forcé de signer le chèque? En augmentant artificiellement sa masse salariale avec le contrat de Price, un propriétaire fait en fait des économies. Il y a une différence de 3 M$ entre l’espace occupé par Price sur la masse salariale et son salaire pour la dernière année. Et si l’on présume que les assurances couvrent 60% du salaire, on parle d’une différence de 7,5 M$, puisque le propriétaire n’aurait à payer que 3 M$ de sa poche.

On ne prétend pas que ce sera facile, mais on pense certainement qu’il y a un coup à jouer ici. Price est échangeable.

Pourquoi l’échanger?
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Pour ne plus avoir à utiliser la liste des blessés à long terme et pour être plus souple financièrement cet été sur le marché des joueurs autonomes et des échanges.

Même si le CH a pu tirer son épingle du jeu jusqu’ici durant sa reconstruction en enterrant le contrat de Price sur cette liste, cette stratégie devient handicapante pour un club qui veut passer à l’étape supérieure et être acheteur à la date limite des transactions.

Normalement, la masse salariale est une donnée qui est recalculée quotidiennement durant une saison. Ce faisant, une formation peut faire des économies journalières jusqu’à la date limite pour ainsi engranger de l’espace sous le plafond.

Mais une équipe qui utilise la liste des blessés à long terme ne bénéficie pas de ce privilège. Elle ne peut accumuler de l’espace sous la masse salariale de jour en jour.

Autre inconvénient: lorsqu’un club défonce le plafond salarial avec la liste des blessés à long terme à la fin de la saison, les bonis de performance de ses jeunes joueurs se transforment en pénalité pour l’année suivante. C’est pourquoi un excédent de près de 2 M$ sera ajouté à la masse salariale du Tricolore en 2025-2026. Des bonis de performance touchés la saison prochaine par Ivan Demidov, David Reinbacher, Lane Hutson, Logan Mailloux, Oliver Kapanen et Jacob Fowler pourraient se traduire en une autre pénalité pour le CH s’il utilise à nouveau la liste des blessés à long terme.

Selon les projections de PuckPedia, le CH devrait avoir cet été un espace approximatif de 8,67 M$ sous le plafond salarial, lequel sera de 95,5 M$ pour 2025-2026. Bon, ce n’est pas énorme, mais ça ne tient pas compte du fait que Price peut être placé sur la liste des blessés à long terme.

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Le CH devra aussi renouveler les contrats des joueurs autonomes avec compensation Emil Heineman, Jayden Struble et Jakub Dobes. Et possiblement remplacer les joueurs autonomes sans compensation Christian Dvorak et Joel Armia par d’autres attaquants si on les laisse partir, à moins que des jeunes soient pressentis pour prendre la relève.

Bref, Hughes a du lousse, mais pas tant que ça. Échanger le contrat de Price libère 10,5 M$ des coffres et permet au CH d’acquérir n’importe qui, sans même se poser la question, en plus d’offrir une souplesse supplémentaire à la date limite des échanges de 2026.

En passant, Price accepterait toute transaction purement comptable qui le ferait passer à une autre équipe. Oubliez sa clause de non-mouvement, elle n’a aucune incidence dans le cas qui nous occupe. Pour rappel, Price n’avait aucune objection à ce que le CH l’expose au repêchage d’expansion de 2021 qui a créé le Kraken de Seattle. Il avait lui-même fait cette proposition à Marc Bergevin pour donner un coup de main à l’organisation.

Est-ce qu’une équipe veut atteindre le plancher? Ou insérer Price sur sa liste des blessés à long terme, moyennant une compensation du CH? Appelez Kent Hughes.

On parie qu’il est très ouvert à en discuter.

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