Tournoi pee-wee de Québec: les Ukrainiens impressionnent déjà
Patin, jeux de passes et vitesse d’exécution les démarquent dans un premier match hors concours

Louis Deschênes
Loin de la guerre, les pee-wee ukrainiens ont goûté à la vie nord-américaine tout le week-end. Festin au restaurant, ovation au match des Remparts, basketball en gymnase, mais au-delà de toutes ces activités, c’est sur la glace que les jeunes hockeyeurs se sont démarqués.
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Après quelques pratiques, les joueurs sont sautés sur la glace du PEPS de l’Université Laval ce matin pour un premier match hors-concours qu’ils ont facilement remporté par la marque de 8 à 1 contre St. Patrick’s high school.
Devant une équipe spécialement formée qui comptait des joueurs plus vieux, les Ukrainiens ont démontré toute l’étendue de leur talent. Patin, jeux de passes, vitesse d’exécution, nul doute que Team Ukraine Select sera une formation à surveiller.
« Ils sont très créatifs, très habiles sur patins et ce qui est impressionnant c’est le jeu collectif, on dirait que tout le monde touche à la rondelle. Pour vrai, la foule du Tournoi [de hockey pee-wee de Québec] va être comblée de les voir aller », constate François Robert qui accueille deux hockeyeurs ukrainiens à la maison.
À voir les jeunes survoler la patinoire, dans l’entourage de l’équipe, tous sont très fébriles à cinq jours de leur premier « vrai » match.
« On ne veut pas que les joueurs sentent la pression, mais on a déjà les frissons juste à penser à ce qu’ils vont vivre au Centre Vidéotron », admet Olivier Hubert-Benoit qui s’implique auprès des activités communautaires des pee-wee.

Rencontre avec la communauté
Avant de disputer un match de hockey bottine dans le quartier Saint-Émile, l’équipe ukrainienne s’est rendue à l’école Sacré-Cœur dans Saint-Sauveur, cet après-midi, afin de rencontrer des membres de la communauté ukrainienne qui sont établis à Québec.
Parmi les personnes présentes, Olga Lacasse, résidente de la Belle Province depuis neuf ans. Elle tenait à venir rencontrer ces jeunes qui vivent des moments terribles dans son pays d’origine.
« Partir et venir au Canada pour pratiquer un sport qu’ils aiment beaucoup, c’est magnifique, les joueurs vivent un rêve et l’accueil des Québécois me fait chaud au cœur », mentionne celle qui parle un excellent français.

Pendant ce temps, entre deux cornets de crème glacée et une poignée de chips, les hockeyeurs se sont emparés de quelques ballons de basketball disponibles et ont fait ce que tous les jeunes de leur âge aiment faire dans un gymnase, ils se sont amusés.
À la Cage et aux Remparts

Samedi, les pee-wee ont eu droit à un repas tout inclus à La Cage de Lebourgneuf avant d’aller voir un match des Remparts en après-midi.
« Ils voulaient vivre l’expérience d’un restaurant sportif typiquement québécois, je n’ai pas hésité à les inviter ! », indique Philippe Laroche, propriétaire de la Brasserie sportive.

« D’être ici en équipe, ça leur permet d’oublier un peu tout ça [le conflit en Ukraine] », souligne en anglais l’entraîneur-chef de l’équipe, Evgheniy Pysarenko, interrogé par Le Journal.

L’expérience immersive ne pouvait être complète sans qu’ils goûtent au célèbre plat québécois « frites, sauce brune et fromage ».

C’est que le mot « poutine » est proscrit dans l’entourage de l’équipe pour des raisons évidentes.
Une fois à la partie des Diables Rouges, les Ukrainiens ont eu un petit avant-goût de l’accueil qu’ils pourraient bien recevoir samedi prochain. Lorsque leur présence a été soulignée sur l’écran géant, les spectateurs se sont levés d’un trait pour leur offrir une première ovation.
Plusieurs autres activités sont à l’horaire de l’équipe pee-wee cette semaine. Dans les coulisses, on nous confirme que les bénévoles attitrés à la formation ukrainienne aimeraient bien trouver du temps et de l’argent pour assister à un match du Canadien à Montréal avant leur départ.
– Avec la collaboration de Jérémy Bernier