Tournoi de 12 jours: une formule qui ne fait pas l’unanimité
La nouvelle formule hybride ne fait pas plaisir à tout le monde


Dave Lévesque
Le nouveau format de l’Omnium Banque Nationale fait jaser chez les joueuses et les joueurs, qui ne sont pas tous d’accord avec cette formule.
Pour rappel, les tournois WTA 1000 et Masters 1000 sont passés d’une durée d’une semaine à douze jours cette année, une formule hybride entre un tournoi standard et une épreuve du Grand Chelem.
«J’aime quand les tournois sont petits et que ça va plus vite, quand c’est plus long, ça s’étire surtout quand ça précède un Grand Chelem», a soutenu la double championne de l’OBN des deux dernières années, Jessica Pegula.
Le problème aux yeux de Pegula est que deux tournois de niveau 1000, soit le Canada et Cincinnati, se succèdent.
«Je ne suis pas fan des tournois de deux semaines parce que ça peut être très dur. Les grands chelems durent déjà deux semaines et on étire d’autres tournois sur une durée près de celle des chelems et ça peut être épuisant mentalement. J’espère que ces deux tournois [Canada et Cincinnati] seront une sorte de compromis. C’est une première, nous allons devoir nous y habituer, on va voir comment ça va se passer.»
Trop tassé
À Toronto, il y a eu des critiques un peu plus sévères sur cette formule qui n’ajoute peut-être aucun jour au calendrier de compétition, mais qui le rend plus compact.
«Le calendrier est trop chargé, les Masters 1000 de deux semaines sont longs et pas faciles, a soutenu le Français Arthur Fils à L’Équipe cette semaine. C’est quelque chose sur lequel les grands directeurs doivent réfléchir, car il y a beaucoup de blessés et beaucoup de joueurs qui se plaignent. Avec le temps, j’espère que ça va changer.»
L’ancien joueur américain Andy Roddick a été très critique, notamment parce que l’écart entre la fin de Wimbledon et le début des deux tournois canadiens fond comme neige au soleil. On parle de deux semaines d’écart cette année, contre trois il y a deux ans et quatre en 2022. L’an passé, le tournoi olympique de Paris a décalé l’ensemble du calendrier.
«Cet écart est un problème, car cela contraint les meilleurs à arriver une semaine plus tôt en Amérique du Nord après avoir enchaîné de gros efforts pendant les saisons sur terre battue et sur gazon, a mentionné l’ancien numéro 1 mondial à L’Équipe. À un moment, ces gars ont besoin de recharger les batteries. Je peux vous garantir qu’après avoir énormément joué depuis trois mois, ils ont tous vraiment quelque chose.»
Dur sur le repos
Iga Swiatek a fait l’impasse sur le tournoi de Washington, la semaine dernière, afin d’avoir «de l’essence pour jouer à Montréal».
«Je n’aurais pas eu de journée de repos si j’avais joué à Washington et ici en plus. Si tu joues bien une semaine, c’est très difficile de revenir et de bien jouer la semaine suivante parce qu’on n’est pas fraîches physiquement. Le mieux est de s’accrocher et d’essayer de survivre aux premières rondes», a-t-elle souligné plus tôt cette semaine.
Ce ne sont cependant pas toutes les joueuses qui y voient du négatif. Madison Keys s’accommode bien de la nouvelle formule.
«Je n’ai pas vraiment de préférence même si une journée de congé peut faire du bien après un match long et difficile. Mais parfois, tu te sens aussi bien pour jouer dès le lendemain.
«Le seul aspect négatif de ce format pour moi est qu’on passe moins de temps à la maison. Mais il y a des pour et des contre à tout et ce n’est pas tout le monde qui va aimer ça.»