Tournée mondiale: au tour de Lady Gaga d’ignorer Montréal

C’est un refrain que les amateurs de musique québécois entendent maintenant trop souvent: une grande vedette, Lady Gaga cette fois-ci, part en tournée et boude Montréal au profit de Toronto.

La tournée Mayhem Ball fera un arrêt à l’aréna Scotiabank dans la Ville-Reine, les 10 et 11 septembre. Ce sont les seules dates canadiennes à l’horaire de Lady Gaga, qui a lancé son plus récent album, Mayhem, le 7 mars.

L’artiste américaine ajoute son nom à une liste de plus en plus longue de grands noms de la musique qui survolent le Québec sans s’arrêter pour atterrir à Toronto.

En 2025, Coldplay, Oasis, Blackpink, System of a Down, Post Malone, Kendrick Lamar, SZA, My Chemical Romance, Nine Inch Nails et Dua Lipa se produiront tous à Toronto, mais pas à Montréal ni à Québec d’ailleurs.

Le deuxième soir est payant

«Ce n’est pas surprenant», affirme l’animateur et observateur de longue date de la scène musicale, Mike Gauthier, qui parle d’une décision purement économique.

«Les fans vont à Toronto alors pourquoi les artistes iraient à Montréal. Pour eux, c’est bien plus payant de faire deux soirs au même endroit. Le deuxième soir est archipayant parce que tu n’as pas besoin de payer du monde pour démonter la scène et la remonter dans une autre ville.»

L’exemple le plus marquant? Taylor Swift, qui a fait voyager des milliers de swifties du Québec vers Toronto, en novembre dernier, lors de son escale de six concerts dans la métropole canadienne.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Sophie Durocher, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Tendance lourde

Le choix de Lady Gaga et compagnie s’inscrit dans une tendance lourde des artistes majeurs de privilégier un nombre plus élevé de représentations dans un nombre moins élevé de villes.

Un reportage récent du magazine Billboard faisait même état que les plus gros noms laissent tomber les festivals en faveur de concerts dans des stades plus lucratifs.

Mike Gauthier estime néanmoins que tout n’est pas perdu pour Montréal.

«Ce sont des cycles. Dans les années 1980, c’était épouvantable, ça passait par-dessus le Québec et puis, à un moment donné, c’est revenu. C’est possiblement ce qui va arriver, mais présentement, les mégavedettes, c’est sûr que nous avons de la misère à les avoir.»