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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Touchant récit des «atrocités» que vit la jeune femme agressée sexuellement alors qu’elle travaillait aux Galeries Chagnon

L’accusé a abusé de la vulnérabilité de la jeune femme

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2025-04-30T20:46:40Z
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«J’ai peur de mettre une petite fille au monde et de lui faire endurer ce genre d’atrocités.» Sept mois après avoir été agressée dans un contexte inexplicable sur son lieu de travail, une victime a raconté l’horreur qui l’habite depuis cette soirée dont elle ne garde pas le moindre souvenir, mais dont les séquelles sont douloureuses.

• À lire aussi: Agression sexuelle dans un centre commercial: épinglé grâce aux caméras de surveillance

C’est derrière un paravent que Roxanne* (nom fictif) a livré son témoignage mercredi dans le cadre des observations sur la peine à imposer à Blaise Palingwende Ouedraogo.

La jeune femme dans la vingtaine a demandé cette protection parce qu’elle n’a encore jamais vu le visage de celui qui a profité de sa vulnérabilité le soir du 10 septembre 2024, en plein centre commercial.

Son dernier souvenir remonte au moment où elle effectuait son travail normalement, peu après la fermeture des Galeries Chagnon.

Devant rester sur place pour une soirée d’inventaire, elle s’est inexplicablement retrouvée intoxiquée et en état de panique et de désorganisation totale quand les services d’urgence ont été appelés sur place vers 22h.

Ce sont les caméras de surveillance de l’endroit qui ont permis de comprendre l’incompréhensible.

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Photo tirée du site web de Westcliff Management
Photo tirée du site web de Westcliff Management

Roxanne avait été agressée sexuellement par l’homme qui s’affairait, ce soir-là, au nettoyage des hottes de l’un des établissements de l’aire de restauration.

Les images montrent l’homme qui emmène la jeune femme dans un corridor avant de l’embrasser, de lui dénuder les seins et d’avoir un «contact buccal avec sa vulve».

L’ADN de l’homme a été retrouvé sur l’anus de la victime.

Témoignage émouvant

«J’ai perdu une partie de mon innocence, du bonheur qui me comblait dans mon monde. J’ai perdu ma fierté d’être moi, ma fierté d’être épanouie», a confié, envahie par l’émotion, la jeune femme, qui est toujours en arrêt de travail aujourd’hui.

Anxiété, crises d’angoisse, perte d’appétit et problèmes de digestion; la victime vit depuis l’agression avec «une grosse boule de stress au ventre».

Elle n’a d’ailleurs jamais pu remettre les pieds dans son ancien lieu de travail, la seule vue au loin des Galeries Chagnon la terrifiant. «L’injustice et l’horreur que j’ai vécues ce soir-là m’envahissent de souffrance.»

«Vous avez vécu un drame horrible, mais ne vous laissez pas définir par ça. Vous avez la vie devant vous et je souhaite de tout cœur que la honte, la pression et l’inconfort, vous puissiez vous en débarrasser. Ce n’est pas votre faute, vous êtes la victime. Gardez la tête haute. Vous êtes plus forte que vous ne le croyez.» – Le juge Marc Gosselin, à l’intention de la victime

C’est notamment pour ces conséquences graves sur la vie de Roxanne et pour «le caractère aléatoire de l’agression» que la procureure au dossier a réclamé une peine de 42 mois de pénitencier pour Ouedraogo.

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«C’est inquiétant pour la société, ce caractère aléatoire. Ce qu’on peut conclure, c’est qu’une femme seule et vulnérable est à risque en sa présence», souligne Me Anne-Frédérique Coulombe.

Acte «immonde»

Blaise Paligwende Ouedraogo a lui aussi témoigné mercredi, tentant d’expliquer au juge Marc Gosselin que c’est la victime qui l’avait interpellé et que c’est lui qui aurait mis fin à l’acte sexuel en constatant son intoxication. «Elle ne m’a jamais dit d’arrêter», a-t-il plaidé.

Photo tirée du Facebook de Blaise Ouedraogo
Photo tirée du Facebook de Blaise Ouedraogo

Or, il a ensuite précisé au juge Gosselin que ce récit était sa «position» au moment des faits et qu’il avait depuis compris qu’il avait posé un acte «immonde».

L’homme a reconnu sa culpabilité à une accusation d’agression sexuelle à l’ouverture de son procès, mardi, pour «éviter à la victime de revivre cette situation», a-t-il dit.

La défense suggère une peine de prison de six mois moins un jour afin d’éviter à Ouedraogo de perdre le droit d’appel de la révocation de son statut devant l’immigration.

L’homme est arrivé du Burkina Faso en tant que réfugié en septembre 2023.

Me Mélissa Zebar suggère que cette peine, ajoutée à la détention préventive d’un peu plus de 10 mois, équivaudrait à une peine globale de près d’un an et demi de prison. Elle propose l’ajout d’une probation de 18 mois à la sentence.

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