Torturé et tué dans une maison à Lachine: coupable d’avoir aidé la meurtrière
Tara Kusic a plaidé coupable de complicité après le fait dans la triste histoire du meurtre de Jimmy Méthot


Michael Nguyen
Une Montréalaise qui avait aidé son amie à cacher le corps d’un homme torturé puis tué lors d’une soirée de consommation à Lachine a finalement avoué ses torts vendredi, quatre ans après le drame.
La tête basse, c’est d’un petit «oui» que Tara Kusic a plaidé coupable de complicité après le fait, au palais de justice de Montréal.
La femme de 32 ans a ensuite semblé retenir ses sanglots, alors que son avocat a raconté le contexte du drame survenu en septembre 2021 et qui a coûté la vie à Jimmy Méthot, un homme qu’elle avait déjà fréquenté dans le passé.

Ce soir-là, un groupe d’amis s’était réuni chez Véronique Manceaux, une amie de l’accusée, et avait consommé de la drogue. À un moment, Manceaux s’est mise à croire que la victime Jimmy Méthot était un espion à la solde d’un ex-copain.
«Ça n’avait aucun sens», avait témoigné Kusic lors du procès de son amie.

Un «dernier repas»
Sauf que Manceaux était convaincue de son idée et elle a commencé à prendre à partie la victime. La dispute s’est ensuite transportée dans la cuisine.
«Les gens pouvaient entendre Véronique Manceaux crier sur la victime et tout d’un coup, il y a eu un gros bruit, indique le résumé des faits. Quand ils sont sortis de la cuisine, la victime était en sang, blessée à la nuque, en ayant l’air confuse.»
Manceaux a alors offert un «dernier repas» à sa victime, soit du pâté au poulet surgelé, pendant que celle-ci la suppliait d’avoir la vie sauve.

«Je ne veux pas mourir comme ça», avait lancé, désespéré, Jimmy Méthot, en tentant de fuir.
Sauf qu’il s’est fait stopper par un ado qui était sur place et armé d’une machette. Traîné jusque dans le salon, il a alors été poignardé à plusieurs reprises par Manceaux et le jeune.
«Il était en sang, il a tenté de s’enfuir, avait déjà témoigné Kusic. J’étais sous le choc.»

Placé dans un baril
M. Méthot a ensuite été forcé d’ingurgiter du liquide inflammable. Déjà grièvement blessé, il a finalement rendu l’âme. Mais même si Kusic était terrifiée et qu'elle a ensuite donné un baiser sur le front de l’homme qui venait d’être «massacré», la femme a ensuite aidé les meurtriers à déplacer le corps dans le garage.

Le lendemain, elle a ensuite acheté des produits nettoyants, dans l’espoir de faire disparaître toutes traces du meurtre.
Le corps a été retrouvé quelques jours plus tard, caché dans un baril placé dans le garage de Manceaux. Arrêtée et accusée au criminel, cette dernière a été condamnée à la prison à vie. Elle conteste le verdict à la Cour d’appel.

Kusic, de son côté, n’a pas été accusée de meurtre, étant donné qu’elle n’a pas participé au crime. Mais ses gestes, après coup, lui ont valu d’être accusée de complicité après le fait.
Kusic devra rencontrer des experts qui tenteront de comprendre ce qui l’a poussée à aider les meurtriers.
Elle reviendra à la cour en janvier pour les plaidoiries sur la peine à lui imposer.